samedi 22 septembre 2012

La Banquise, le 11 août 2012


L'agréable voix de Christian nous a réveillées, comme d'habitude à 7.45  pas son habitueL "Mesdames, Messieurs, Chers Amis, Bonjour, etc...." M. se lève et relève le store... Un émerveillement : nous voyons devant nous LA BANQUISE.  Nous continuons à progresser et bientôt nous sommes au milieu de la glace, des déclinaisons de bleus et de blancs absolument magnifiques. Christian nous apprend que c'est de la banquise disloquée, car si de loin, nous avions l'impression d'un seul et même bloc de glace, lorsque nous l'atteignons, nous voyons bien qu'il s'agit en fait de quantités de blocs de glace flottant sur la mer.

Nous avons dépassé le 81° latitude nord, c'est une chose rare nous informe Christian. Cette année il n'y a pas beaucoup de glace. En principe, ils n'arrivent pas à dépasser les 80°, du moins avec l'Ocean Nova, qui bien que brise-glace, ne peut pas briser des épaisseurs de 3 ou 4 mètres comme les gros brise-glaces russes.

C'est un spectacle féérique, tous les tons de bleus à perte de vue. Ce qui m'enchante le plus, ce sont ces petites mares d'eau sur certaines plaques de glace. Un vrai bleu lagon. J'apprendrai plus tard que c'est de l'eau douce et nous verrons plusieurs fois les ours s'y désaltérer.

Une sortie en zodiaque est bien sûr organisée. Même scénario auquel nous avons pris une certaine habitude : entassement des pelures et rendez-vous au pont d'embarquement. Nous naviguons entre les plaques de glace. Adam, le norvégien, mène notre zodiaque. Il nous explique la formation de ces blocs de glace. Tout d'abord, l'eau salée « gèle » à moins 1.8 °, mais ne forme pas une masse uniforme car formée de 2 éléments (au moins) : l'eau et le sel. Et le sel étant plus lourd que l'eau, il a tendance à tomber vers le fond... Donc c'est un processus sans fin... et l'eau qui se retrouve en surface est donc douce.

Nous nous apprêtions à retourner sur l'Ocean Nova, lorsque un message arrive sur le talkie-walkie de Adam. Un ours a été repéré par la passerelle et nous partons à toute vitesse vers lui. Notre premier ours! Il se repose dans une sorte d'abri de glace. Il a l'air plutôt fatigué et baille souvent et longuement. Il nous regarde à peine, il doit être repu! L'ours polaire n'hiberne pas et n'a pas de tanière. Il maraude sur la banquise et se repose en se faisant une sorte de couche sur la glace qu'il a grattée, comme fait un chien. On aurait envie de lui donner des couvertures confortables.... mais il ne craint pas le froid!  Il a en plus de ses poils, une épaisseur de graisse de 3-4 cms qui lui évite de perdre sa chaleur... Contrairement à nous, pauvres humains  qui allons retourner sur le bateau les pieds et les mains comme des blocs de glace, malgré les protections....



Tous les zodiaques sont là... C'est un évènement! Après l'avoir miré, admiré, photographié, filmé, observé, etc... nous regagnions le bateau, gelés, comme je le disais précédemment. Le thé chaud avalé, scéance de déshabillage.... et voilà que l'on nous signale par haut-parleur qu'une ourse et son petit sont en vue et se dirigent vers nous.





Oleg, le capitaine change de cap et se dirige vers le couple. Hé oui, ils sont là et le petit est venu à un mètre environ du bateau et nous a regardé longtemps, de longues minutes... Mais qu'a-t-il pu comprendre? C'est peut-être la seule fois de sa vie qu'il verra un bateau avec des humains armés de caméras qui s'agitent dessus. Pour moi, ce qui est sûr, c'est que jamais je n'oublierai son regard! Etonné, surpris???? Mais la maman s'éloigne et nous les suivons des yeux, maraudant sur la banquise. Et tout à coup l'ourse s'arrête et nous avons alors droit à une scène d'allaitement. Etrange la position de la mère, un peu humaine. Quel spectacle bouleversant!




Après une telle journée, nous pensons tous nous coucher de bonne heure.. Et nous le faisons et commençons à nous endormir... lorsque la voix de Christian à travers le haut-parleur nous informe que des baleines bleues sont devant le bateau..... Branle-bas de combat : on enfile pantalon, pulls, anorak sur les pyjamas et nous voilà sur le pont... arrière, puis le pont avant.... Il fait un froid de canard mais le spectacle est à nouveau magnifique : 3 baleines dont une mère et son petit. Nous avons vraiment de la chance.


Pendant une bonne heure, nous courons à travers le bateau et nous pouvons les contempler à de très nombreuses reprises. Le bateau reste sur zone pour que nous puissions profiter du spectacle. Elles sautent, on voit très bien leurs dos et leurs nageoires caudales. Elles ne sondent pas très longtemps, pas très profondément (à cause du baleineau) et reviennent donc souvent à la surface de la mer. Un superbe ballet mais difficilement photographiable.


Nous aurions pu rester là pendant des heures... mais le bateau reprend sa route et nous le chemin de nos cabines. Il est minuit et demie, il fait grand jour et l'on aperçoit un soleil blanchâtre qui filtre à travers les brumes et les nuages.

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