Ce que j'aime bien ici, c'est que les gens ne se laissent pas faire. Nous l'avons déjà vu, sur les panneaux de signalisation, ils effacent les noms en français.... et la D.D.E. a beau s'acharner ils continuent. Les dos d'ânes qui ne sont certes pas mes amis sont "dévissés" et mis sur le côté de la route. Seulement un côté d'ailleurs..... ils n'ont pas le temps ou ressentent la fatigue?
Le lendemain, nous sommes parties à pied avec C. au village voisin de Fozzano situé à 3-4 kilomètres d'Arbellara. Promenade bien agréable le long d'une de ces petites routes de montagne. Les champs sont remplis de fleurs car il a beaucoup plu cette année et d'ailleurs il pleut encore.
Fozzano est un autre de ces merveilleux villages corses avec ses maisons sobres en pierres sèches, du granit rose.
Ce qui fait la renommée de Fozzano, c'est Colomba Bartoli, née Caraballi qui mène son clan contre les Durazzo. Une vendetta qui a duré des années jusqu'à ce que le fils de Colomba, François soit tué dans une embuscade en 1833. Ce fait a un retentissement énorme et amène les plus hautes autorités de l'île à s'interposer entre les deux familles. Et après de nombreuses années de lutte, Colomba n'accepte de déposer les armes qu'avec la signature d'un traité en présence de l'évêque et du préfet.
Cette vendetta a inspiré Prosper Mérimée pour son roman "Colomba" qui parut en 1840. Il avait en effet visité la Corse en 1839 en tant qu'Inspecteur des Monuments Historiques. Il avait été rendre visite à la fameuse Colomba et lui avait même demandé la main de sa fille qui était d'une grande beauté, qui d'ailleurs la lui refusa.
Hier, le temps était vraiment pluvieux et de plus la famille avait un "enterrement". En fait les cendres étaient arrivées avec le fils du défunt et tout le village était réuni pour aller déposer l'urne dans le caveau familial au cimetière. Après la cérémonie, nous avons passé une fin de journée très tranquille.
Aujourd'hui, nous avons ramené le fils du défunt à Ajaccio pour qu'il puisse prendre le ferry qui le ramènerait sur le continent. Nous en avons profité pour visiter la ville.
Ajaccio, qui compte quelque 66.000 habitants est la capitale de la Corse, mais c'est surtout la ville qui a vu naître Napoléon en 1769. Tout dans la ville rappelle cet empereur des français!
Joli petit port et le ciel est au bleu ce qui embellit les sites. Nous faisons le tour de la ville, déjeunons dans un petit café.... et ils ne manquent pas autour de la Place Diamant, lieu stratégique de la ville. Il y a pas mal de touristes il faut dire.
Il faut attendre l'après-midi pour visiter la maison natale de Napoléon car ils font la pause déjeuner ici! Visite très intéressante et qui m'apprend de nombreuses choses sur cet homme, hors du commun, il faut bien le dire. Je croyais que Napoléon était issu d'une famille modeste, mais pas du tout : sa mère Letizia, appartenait à la noblesse italienne et son père était assesseur italien à la juridiction d'Ajaccio.
Cette maison, qui se trouve rue Saint-Charles en plein cœur d'Ajaccio a une longue histoire. C'est la Casa Bozzi qui est passée dans les mains des Buonaparte en 1682, suite à son mariage avec Maria Bozzi. Au départ, les Buonaparte ne possédaient que la moitié de la maison, l'autre moitié appartenant toujours aux Bozzi mais au cours des années de nombreuses annexions et aménagements ont eu lieu. C'est là même que Napoléon est né et a passé son enfance.
La dernière grande restauration a été effectuée par Napoléon III, les travaux ayant été suivis par Alexis Paccard, architecte du Palais de Fontainebleau. L'empereur et l'Impératrice Eugénie de Montijo sont venus en septembre 1860 et ayant trouvé la maison vide, ils se sont empressés de racheter les meuble de sa grand-mère aux descendants Levie-Ramolino.
Le Prince Victor Bonaparte a donné la maison à l'Etat en 1923 et elle est devenue un Musée National en 1967.
Une parcours est aménagé pour permettre aux vacanciers de se promener. Il y a également des sentiers à travers le maquis. Nous en avons emprunté un et avons pu admirer le paysage grandiose. Il fait un temps radieux et la visibilité est excellente. Nous voyons une autre de ces fameuses tours génoises dont la côte corse est constellée. Leur origine remonte au XVe siècle, lorsque les turcs prennent Constantinople et que les Barbaresques commencent à faire des razzias sur les côtes.
Pour se défendre, les habitants demandent à la République de Gênes la construction de fortifications et ces fameuses tours sont alors bâties tout le long de la côte, l'une en voyant deux autres de façon à communiquer avec des feux! Système ingénieux s'il en fut. Au début du XVIIIe siècle, l'île à 120 tours…. dont 67 sont encore debout maintenant. Des bâtisseurs ces génois!