Le temps a changé! La grosse chaleur d'avant-hier a disparu. Déjà, hier soir il y avait du vent. Je m'étais attablée au café à côté du Théâtre Thang Long en attendant que le spectacle commence et il faisait carrément frais! J'avais déjà vu ce spectacle très beau de marionettes sur l'eau à Nouméa il y a maintenant plusieurs années. Et j'avais vraiment envie de le revoir! Ce n'était pas tout à fait les mêmes scènes, mais bien similaires. Des scénes de la vie à la campagne!
Les marionnettes sur l’eau constituent un art populaire très répandu dans le delta du Fleuve Rouge. Né au 12ème siècle, ce théâtre fit partie sans doute, à l’origine, des rites d’invocation de la pluie chez les cultivateurs de riz en terrain inondé, avant de devenir un divertissement populaire. Il est généralement joué à l’occasion du Têt dans les mares situées devant les maisons communales, rassemblant les spectateurs de tout âge du village.
La scène est une étendue d’eau derrière laquelle se trouve la chambre des montreurs. C’est à partir d’ici que les marionnettistes, à moitié plongés dans l’eau et cachés derrière un rideau de bambou, manipulent les dites marionettes par un mécanisme fait de perches, de tiges, etc.. A côté de la scène se trouve un orchestre vietnamien qui accompagne avec de la musique et des chants le déroulement de l'action.
C'est un spectacle magnifique! Hélas, ce qui est bien gênant, comme à Vérone, c'est tous ces gens qui ne regardent même pas le spectacle mais passent leur temps à enregistrer sur leurs i-phones ou autres écrans, qui en fait éblouissent les autres spectateurs! Je ne comprends pas que cela soit encore permis! Quoique, est-ce que cela changerait quelque chose? Aujourd'hui, j'étais au Musée des Beaux-Arts et il y avait une imbécile de française qui se prenait elle-même en photo à côté des magnifiques sculputures en prenant des poses et en faisant des mimiques stupides. On croit rêver! Cauchemarder voulai-je dire!Avec une autre française que j'avais précédemment rencontrée auTemple de la Littérature, nous étions complètement atterrées! Et bien entendu les photos sont interdites dans les musées et lorsque une surveillante venait le lui signifier, elle minaudait...
Enfin, il faut faire avec! On est impuissants avec de tels personnages!
Ce matin, je suis donc allée tranquillement au Temple de la Littérature. J'y suis allée à pieds et j'ai traversé plusieurs quartiers. Evidemment, toujours des motos dans tous les sens et des rues difficiles à traverser... du moins pour nous!
Ce temple de la Littérature a été érigé en 1070 par les rois Ly pour le culte de Confucius. Il ne faut pas oublier que Confucius, de même que Bouddah, se sont toujours présentés comme des enseignants et non comme des messies. Ce sont les hommes qui leur consacrent un culte.
Confucius insistait tout particulièrement sur l'importance de la connaissance et de la culture. C'étaient donc des étudiants qui vivaient dans "ces temples". Ils étaient là pour étudier. Et pour passer des examens. Déjà!
Il devrait recevoir les princes et les enfants des mandarins En fait, ce fut la première université du Vietnam). On y enseignait pensée et morale confucéennes à partir des quatre livres classiques (la Grande Etude, le Juste et Invariable Milieu, etc.) et les cinq livres canoniques. A partir du XVe siècle, le temple se démocratise et prend les meilleurs étudiants des diverses provinces. Il fallait qu'ils aient réussi les 4 concours pour pouvoir être admis. C'est dire!
Le Temple, qui a subi très peu d'altérations au cours des siècles, sinon les dégradations faites par les français en 1946, nous arrive pratiquement indemne après tous ces siècles... et l'on peut toujours admirer les 82 stèles des docteurs qui portent les noms de 1307 étudiants ayant passé leur doctorat. Ces stèles étaient érigées juste après les examens. Elles sont en pierre bleue dressées sur le dos d'une tortue, l'un des quatre animaux fabuleux! Un texte en chinois donne le nom du roi, la liste du jury, des lauréats, etc.... Incroyable.
Le site est composé de cinq cours intérieures disposées en enfilade dans lesquelles on pénètre par des petites portes latérales encadrant des portes centrales plus importantes : elles portent toutes des noms littéraires, la Porte de la Magnificence des Lettres, etc... Ce lieu, tellement "magique" que les français avaient baptisé "La Pagode des Corbeaux" offre donc, dès l'entrée, une jolie perspective. Les cours sont joliment décorées : dans la quatrième cour, de magnifiques bonsaïs. Et bien sûr, toujours de magnifiques arbres plus que centenaires qui offrent une ombre très appréciable.
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