lundi 30 octobre 2017

Tiberias, Basse Galilée, le 24 octobre




Un peu plus d'une heure de route et me voilà à Tiberias. Changement total encore une fois : ici, l'altitude est ici de 212 mètres au-dessous de la mer, ce qui fait que je suis descendue de 1.100 mètres... et que le thermomètre affiche ici des températures nettement supérieures. Aujourd'hui, il faisait 28° alors que j'ai quitté Safed avec tout juste 15°.... Petit pays mais où l'on change sans arrêt de paysages et de climats. C'est tout de même fatigant car il faut que le corps se réadapte continuellement!

Je suis donc au bord du Lac Tibériade ou la Mer de Galilée, celle-là même où Jésus a marché... Nous sommes passés par Capharnaum, le Mont des Béatitudes avec le bus.... Des noms connus car c'est dans cette région que Jésus a vécu, a enseigné et a accompli certains de ses miracles.

Je suis allée me promener au bord du lac qui est vraiment d'huile. Difficile d'en approcher car des hôtels en barre l'accès. Tibériade est une ville balnéaire et de nombreux hôtels de luxe sont construits au bord du lac. De toutes façons, les bords sont vraiment caillouteux et ensuite, pour ce que j'ai pu voir, pas très propres. En plus, on est fin octobre et bien qu'il fasse 28° et que la température de l'eau soit au moins à 26°, c'est l'hiver et tout est fermé!

Une autre particularité de cette région, les gens parlent rarement anglais. Disons qu'au mieux, ils  se débrouillent. Mais ils parlent Hébreu et Russe!.

Je n'ai plus envie pour le moment de visiter église et tombeaux!!!! Non, je n'irai pas voir la tombe de Rachel! Mais j'ai envie de faire un tour sur le lac... Il n'y a pas de bateaux proposant des promenades individuelles alors je vais voir un capitaine qui est en train d'embarquer un groupe et lui demande si je peux me joindre à eux? Bien sûr, surtout que je suis toute seule. Et moyennant environ 5 Euros ma voilà partie avec un groupe de Tchèques (juifs) faire un tour sur le fameux lac.

Une vraie partie de plaisir car ils chantent magnifiquement des chants hébreux et vont même jusqu'à danser "Hava, Nagila Havah,etc". Super ambiance. Je remarque que dans ce pays les gens aiment beaucoup s'amuser et qu'il y a souvent des réunions où l'on mange bien et où l'on danse volontiers. Même ceux avec les rouflaquettes!!!!




Aujourd'hui, j'ai continué à faire la paresseuse et suis allée aux Sources d'Eau Chaude où j'ai bien profité de l'eau thermale et des soins du masseur! Cela m'a changée des escaliers! Non, je ne fais ps une fixation!






vendredi 27 octobre 2017

Safed, Haute Galilée, le 23 octobre 2017

Safed, Tsaft ou encore Zefat, Safes, Safet et j'en passe. Comment faire pour s'y reconnaître lorsque les panneaux routiers utilisent tantôt l'une tantôt l'autre des orthographes et qu'en plus c'est écrit en Hébreu? En arrivant avec le bus, il a fallu que je demande à d'autres passagers si c'était bien Safed. Ils ont eu l'air de penser que j'étais une demeurée.

Enfin, je suis arrivée hier matin après un court voyage sans problèmes depuis Saint-Jean-D'acre. Le Safed Hostel où j'avais réservé ou plutôt l'hôtel Ruckenstein, comme l'appellent les gens d'ici, est sur les hauteurs de la ville.... C'est toujours la commune de Safed mais c'est sur le versant du Mont Canaan, c'est à dire encore plus élevé que le centre ville qui est déjà à 900 mètres. C'est dire si les nuit sont fraîches,  encore plus qu'à Bethléhem.

La propriétaire, Riki, est vraiment adorable et fait tout son possible pour être agréable aux clients. Son mari est également très sympa mais plus réservé. L'ambiance est agréable et tous les deux présentent les clients les uns aux autres. J'ai donc fait des rencontres intéressantes et les deux soirées ont été riches en débats instructifs.

Après avoir déposé mes bagages, je suis donc partie à l'assaut de cette nouvelle ville, encore perchée sur une colline et avec des rues pavées et des escaliers escarpés (ma pauvre cheville) et l'ensemble plein de charme.

Safed a une histoire un peu particulière. Elle fut créée à l'époque romaine et les Croisés y construisirent une citadelle pour contrôler la route de Damas. Elle fut prise par les musulmans puis reconstruite par les chevaliers de l'ordre du Temple.... Rien que  de très habituel dans l'histoire de ces villes d'Israël! Là où son histoire devient particulière, c'est à la fin du XVe siècle.



En 1492, les rois catholiques d'Espagne décident d'expulser les Juifs. Cette expulsion très irrationnelle remplissait cependant les coffres de l'Etat. Les grands penseurs de la Communauté Juive qui vivaient en Espagne étaient des rationalistes mais cette  expulsion entraina une grande crise spirituelle dans la Communauté. Et ils conçurent alors une nouvelle méthode de pensée mystique pour tenter d'expliquer leurs malheurs!

Et le centre de cette nouvelle mystique, la Kabbale se trouvait à Safed où les juifs expulsés s'étaient installés après avoir fui l'Espagne. Cette Kabbale avait été développée essentiellement par le rabbin Isaac Louria qui s'inspira de textes anciens pour tenter d'explique aux Juifs les horreurs de l'Inquisition et de leur expulsion.

En 1759, la terre tremble et la ville n'est plus qu'un tas de gravats et le majorité de la population s'enfuit. Seules 50 familles restent sur place pour essayer de reconstruire la ville. Puis une nouvelle vague d'immigration d'hassidim russes eut lieu à la fin du siècle. Puis un nouveau tremblement de terre en 1837 qui fit des milliers de morts.

Passons sur toutes les guerres, révoltes et autres pogroms que la ville connut au cours de tous ces siècles sinon, c'est 40 volumes qu'il faut écrire sur cette ville si particulière.

Depuis ces dernières années Safed voit s'installer  des Américains, anciens hippies qui ouvrent des ateliers de bijoux, etc.


J'ai donc erré dans ces ruelles remplies  d'ateliers et de boutiques et j'en ai profité pour visiter la Synagogue Ha'Ari, celle-là même où le rabbin Isaac Louria accueillait le Sabbath. Elle a bien sûr été détruite au cours des séismes puis reconstruite plusieurs fois.



Ce matin, j'étais prête à retourner dans cette ville si spéciale lorsque Riki me dit que la ville est bien petite et que je vais tourner en rond. Pourquoi ne pas profiter de la voiture de leur "ouvrier" qui a des courses à faire vers la Vallée de Hula pour visiter le Centre ornithologique du lac Agamon Hula.

C'est donc décidé, en voiture et pendant quelques heures je vais découvrir ce centre extraordinaire qui accueille 500 millions d'oiseaux lors de leur migration deux fois par an entre l'Europe et l'Asie. Et évidemment, c'est exactement la bonne saison!

Etonnant, ahurissant, j'en suis abasourdie..... des millions et des millions de grues.


Les photos ne donnent pas grand-chose. Il aurait fallu avoir un bon gros appareil avec téléobjectif!

Là aussi, l'histoire est intéressante. Vers la fin des années 50, Israël entreprend le drainage de ces marécages infestés par le paludisme mais du même coup supprime cet espace vital pour les oiseaux migrateurs. La société protectrice des animaux s'en mêle et un nouveau lac voit petit à petit le jour.... où les oiseaux retrouvent leurs marques. Mais encore un problème à résoudre.... L'on s'est mis à cultiver sur ces emplacements de l'arachide.... et les oiseaux en sont fous. On ne peut pas les laisser piller les récoltes! Alors que faire? Hé bien les nourrir! Et chaque jour environ 7 tonnes de blé sont amenés par des tracteurs pour tous ces migrateurs. Une bien belle histoire!

 





jeudi 26 octobre 2017

Akko, le 21 octobre 2017


Je n'avais pas l'intention de rester quatre jours à Saint-Jean-D'acre, mais le Sabbath m'y a bien obligée. Hé oui, le samedi pas de bus sauf le soir et je n'avais pas envie  de voyager et d'arriver à Safed à la nuit car j'aime bien regarder le paysage. Ils sont embêtants avec leur Sabbath, tout s'arrête. Ces jours-là, mieux vaut être dans une ville musulmane!

Mais dans le cas présent, cela m'a permis de découvrir un autre aspect d'Akko!

C'est le Manoir de Bahja et les jardins Bahaïs qui est le lieu le plus saint du bahaïsme car c'est ici que vécut Baha'ullah, souvent considéré comme le fondateur de cette religion.

J'ai déjà rencontré des adeptes de cette religion qui a pris son origine en Iran au 19e siècle. A Shiraz, Muhammad Shirazhi, qui se désigne comme le prophète Bab tente de divulguer une nouvelle religion et convertit des milliers de nouveaux adeptes avant d'être arrêté et exécuté. Baba'Ulla reprit le  flambeau mais fut à son tour emprisonné à Akko, qui faisait partie de l'Empire Ottoman à ce moment-là et lorsqu'il fut libéré, il resta sur place et vécut dans cette même maison entourée de jardins merveilleux!.

Il y a maintenant des millions d'adeptes à travers le monde. Une religion étrange, persécutée en Iran qui les considèrent comme des infidèles supportant l'Occident et Israël. Bien que partis de l'Islam, leur religion est fort différente : ils croient que tous les hommes ont une âme et qu'ils appartiennent tous à une seule et unique race. Ils peuvent être différents mais ils sont égaux. Ils reconnaissent de nombreux prophètes : Adam, Abraham, Moïse, Krishna, Bouddah, Jésus-Christ......


De magnifiques jardins bien entretenus et dans un environnement d'une propreté remarquable!


mercredi 25 octobre 2017

Akko, le 19 octobre 2017



Akko??? Je suis presque sûre que ce nom ne vous dit rien, mais si je vous dis Saint-Jean-D'acre, alors là, cela vous parle!

Je suis donc arrivée hier après-midi après un voyage un peu long pour la distance : 4 bus différents pour parcourir quelques 200 kms. Un peu fatiguée après ces interminables montées et descentes d'escaliers.... Enfin, je suis contente de retrouver la chaleur et la mer. Pas de couverture la nuit dernière et la fenêtre ouverte!

Je me suis donc installée dans la vieille ville puisque de toutes façons, c'est le seul endroit intéressant de la ville. Les bâtiments sont fort bien conservés et cette ancienne capitale des Croisés est enchanteresse. Ce n'est toutefois pas le début de son existence puisqu'elle semble commencer 19 siècle avant J.C.

Elle a toujours été un port important : déjà en -333, Alexandre le Grand y fondait l'hôtel de la monnaie qui fonctionna pendant plus de 600 ans. Plus tard, en tant que capitale du Royaume Latin de Jérusalem, elle accueillait les navires de Gênes, de Venise..... Et au XIIIe siècle la ville est divisée en divers quartiers contrôlés par des marchands venant de tout le pourtour méditerranéen.

Elle est tombée aux mains de différents envahisseurs, tout comme les autres villes de cette partie du monde jusqu'à ce que les Croisés la prennent et en fassent leur principal port d'approvisionnement. Ils la reperdent puis la regagnent au cours de le troisième croisade. Les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem s'installent dans la ville lorsque Baudoin 1er, roi de Jérusalem, frère de Godefroy de Bouillon leur donne un terrain et surtout l'autorisation de s'y installer. Ils fondent un Hôpital et c'est eux qui donnent à la ville le nom de Saint-Jean -D'Acre.

Et puis arrive 1291 et la prise de Saint-Jean-D'acre par les Mamelouks qui signifie la fin de la présence franque en Terre Sainte et qui met un terme aux croisades médiévales. La plupart des habitants fuirent vers Chypre et la ville fut dévastée. Elle resta en ruines jusqu'à ce qu'un mercenaire devenu gouverneur pour l'empire Ottoman , Ahmed El Jezzar la fasse revivre vers le milieu du XVIIIe siècle. Il remit le port en activité et construisit des murs de fortification que l'on peut admire encore aujourd'hui.




En 1799, Napoléon vient faire le siège d'Acre dans sa poursuite de créer une force syrienne pour combattre les Turcs.... Mais il est battu par le fameux El Jezzar, bien sûr aidé des Britanniques! On peut voir sur les remparts les canons qui lui ont été saisis!


Et après toutes ces visites..... un bon mezze israëlien :




mardi 24 octobre 2017

Jericho, le 18 octobre 2017

Jericho! Les trompettes! Aïda! Toute une histoire encore.

Hier, j'ai donc décidé d'aller passer la journée à Jericho. Je n'avais pas envie de déménager encore et je pensais qu'une visite d'une journée serait suffisante.

J'ai donc pris un taxi collectif et nous voilà partis pour cette ville au  cœur de la Palestine. Paysage sec et rocailleux presque tout le long du trajet mais ne manquant pas de charme.


Impressionnant! En arrivant à Jericho, je suis allée prendre le téléphérique, construit par la Suisse, qui nous amène au Mont de la Tentation. Ici même, le Diable aurait tenté Jésus pendant son jeûne de 40 jours en lui demandant de transformer une pierre en pain. Cette pierre est saintement conservée dans le Monastère de la Tentation, un monastère chrétien grec orthodoxe.

C'est un monastère troglodyte au flanc de la montagne :


C'est vraiment étrange et ces moines qui vivent là toute l'année. Ils sont très sympathiques et donnent volontiers l'accolade. Il y en avait toujours un pour me tenir la main dans leurs escaliers.... encore difficiles, surtout avec ma cheville foulée!




Evidemment, représentation des saints à la façon chrétienne orthodoxe.


Je suis redescendue avec le téléphérique. Au loin, on aperçoit la Mer Morte noyée dans de la brume et au dessous, des plantations, surtout des bananeraies.

Je me suis promenée dans la ville où il y a je ne sais combien de couvents et de cloîtres, vraiment étonnant pour une ville essentiellement musulmane. J'ai visité un couvent roumain tenu par de fortes gentilles sœurs roumaines qui m'ont montré les lieux.




Mais malgré toutes ces merveilles, ce qui fait  la renommée de Jericho, ce dont la Municipalité se vante d'ailleurs : c'est qu'elle se trouve à 240 mètres au-dessous du niveau de la mer, ce qui en fait la ville la "plus basse" du monde et que son histoire remonte à la nuit des temps..... Ce serait la ville la plus vieille du Monde avec plus de 10.000 ans d'existence.

Une belle journée encore!















lundi 23 octobre 2017

Bethléhem, le 17 octobre 2017

Heureusement, le baume du tigre soulage ma cheville mais elle est raide au départ... Puis avec l'échauffement de la marche tout rentre dans l'ordre.

Se promener dans la ville malgré la foule et les voitures est bien agréable. On trouve du café, et du bon à tous les coins de rues, servis à la mode orientale. Rien à voir avec l'express parisien!





Le vieux village de Bethléhem  est encore bien typique avec son souk, ses vendeurs des quatre saisons et autres.




















samedi 21 octobre 2017

Bethléhem, le 15 octobre 2017


Bethléhem, Judée, Cisjordanie ou Palestine? Qui sait répondre. Les trois réponses sont bonnes suivant la personne qui parle : pour les israéliens, ils préfèrent parler de Judée-Samarie, les locaux se disent palestiniens et enfin la Cisjordanie est venue de la création de l'Etat d'Israël en 1948. Ceci est un très bref résumé de l'histoire de ce pays au début du siècle dernier.

Non, je n'ai pas trouvé le petit village niché à 800 m d'altitude avec des bergers et des oliveraies! Maintenant, ce sont des embouteillages à n'en plus finir et des hordes de pèlerins qui défilent toute la journée à l'église de la Nativité et à la Grotte du Lait.

Heureusement, j'ai pris un petit hôtel rue "de la Crèche", à peut-être 100 m de l'église, ce qui fait que je peux en profiter avant l'arrivée et après le départ des pèlerins.

A nouveau, de nombreuses messes minutées et des messes improvisées par des pèlerins qui arrivent avec le curé de leur village (c'est souvent le cas pour les italiens). Mais j'ai eu la surprise de voir cela même pour un groupe de chinois qui ont chanté l'Avé Maria en chinois, tous à genoux dans la grotte du Lait. Les italiens qui suivaient, ont repris.....

Cette église du Lait tient son nom d'une autre "légende", histoire...  Donc la Vierge se cacha dans la grotte pendant le massacre des Innocents et alors qu'elle allaitait Jésus,quelques gouttes de lait sont tombées sur le sol et la roche, de rouge s'est transformée en blanche. Une église a été construite au dessus de la grotte, qui a été détruite, reconstruite comme les autres au cours des siècles.

Ce sanctuaire continue à être vénérée et les femmes chrétiennes, musulmanes, grecques, russes viennent y prier afin d'être de bonnes mères nourricières.

Je suis également allée à l'église de la Nativité qui est en pleine restauration deux fois. La première fois, j'ai reculé devant la queue des visiteurs, mais la deuxième fois j'ai eu plus de chance.






  Il y avait un groupe de français, conduit par un prêtre absolument charmant qui donnait des informations tout à fait intéressantes et que je me suis mise à écouter... Il m'a demandé si j'étais française et m'a inclue dans son groupe. Il avait vécu 3 ans à Jérusalem et pendant notre attente, qui a été longue, il nous a raconté de nombreuses anecdotes.

Nous sommes arrivés à passer entre deux messes et nous sommes descendus dans la grotte où la Vierge a mis au monde Jésus. Une étoile symbolise ce lieu et là aussi, les pèlerins s'agenouillent, embrassent la pierre, prient.


Je suis également allée aux "Champs des Bergers", là où ils auraient eu l'annonce de la naissance du Christ. Mais là encore, ne pas imaginer des champs sauvages, des oliveraies.... En fait c'est en "banlieue" de Bethléhem et sur  les lieux dits sont bien évidemment bâties des églises. C'était encore une route fort en pente et j'ai réussi à me fouler la cheville en descendant les escaliers pour les piétons! Quelle poisse.

















jeudi 19 octobre 2017

Jérusalem, le 14 octobre 2017 (2)

J'en ai visité des églises, des couvents, des synagogues mais pas de mosquées.... Là c'est interdit aux autres religions. La vieille ville est divisée en quatre quartiers : un juif, un chrétien, un arménien et un musulman. Au point de vue architecture, pas de différences notables entre ces diverses parties : toujours des petites rues pavées en pente et en escalier.

Le quartier Juif est plus propre et plus ordonné et l'Arménien et plus austère. Les églises et les couvents se trouvent dans tous les quartiers mais la Cathédrale Arménienne est bien dans le quartier Arménien.




Le Saint-Sépulcre lui se trouve dans le quartier chrétien. Je suis passée devant un nombre incalculable de fois puique je logeais à une centaine de mètres. Il y avaient toujours des files et des files de visiteurs : des pèlerins essentiellement mais aussi quelques touristes.

Je suis rentrée quelques fois et ai vu les mêmes scènes qu'au Tombeau de David : des pèlerins qui embrassent la pierre, s'agenouillent et s'étendent même dessus et ce n'est pas quelques cas isolés, c'est un grand nombre de visiteurs.



Vous voyez la queue  pour aller voir le tombeau et c'est toute la journée comme cela!

Car en plus, il y des messes des diverses confessions chrétiennes : catholique romaine, orthodoxe greque, etc. Et tout cela est bien ordonné, heure par heure.

Et puis le cérémonial de l'ouverture des portes le matin!!! Les  clefs sont confiées à deux familles musulmanes, encore une des originalités de Jérusalem : lorsque le Calife Omar s'empara de Jérusalem en 636, il ne voulut pas que les musulmans en fassent une mosquée et pour cela il fit murer l'ensemble ne ménageant qu'une petite porte dont il confia les clefs à la famille Nusseibeh. 1.000 ans plus tard, les mamelouks demandèrent que cette garde soit partagée avec la famille Joudeh.... Et depuis ce temps là, ouvrir cette porte ne se fait pas simplement : la famille Joudeh apporte les clefs à la famille Nusseibeh qui eux on la tâche d'ouvrir la porte. On croit rêver!

Et pendant ce temps-là, les cloches carillonnent à qui mieux mieux pendant que le Muezzin s'égosille.





Autre  chose de notable dans le Quartier Musulman, des inscriptions sur les murs de certaines maisons. Non, ce ne sont pas les vandales de la ville qui font ces graffitis mais les propriétaires des maisons eux-mêmes. Ils affichent leurs mérites comme on dirait en Thaïlande : qu'ils sont allés à la Mecque, qu'ils ont bien fait le Ramadan, qu'ils respectent bien les préceptes de la religion, etc.

Il y a tant de choses à dire et à voir dans cette ville mythique et historique que je ne vais pas me lancer dans l'entreprise de tout vous raconter.....


mercredi 18 octobre 2017

Jérusalem, le 14 octobre 2017

Oui, j'ai beaucoup marché toute cette semaine, monté, descendu des quantités d'escaliers. Ha, pas la peine de faire du sport à Jérusalem. Le plus long a été l'ascension du Mont des Oliviers et ses 500 marches!!!

Mais  en haut, quelle récompense!! D'abord l'Eglise de l'Ascension qui est un lieu de pèlerinage à la fois pour les chrétiens et les musulmans et qui célèbre l'ascension de Jésus vers les cieux. Elle contient la dernière empreinte de son pied. En fait, on ne voit pas grand'chose.

Mais surtout, j'ai eu une surprise en découvrant que la France possédait un "terrain" sur ce mont. Il s'agit de l'église et du cloître du Pater Noster qui jouissent de l'extraterritorialité et son donc français. Encore une histoire longue et compliquée, comme toutes les églises et monastères de Jérusalem.

Jésus aurait enseigné en ces lieux et une église a été d'abord construite au IVe siècle. Au VIIe siècle, les Perses l'incendient et quelques années plus tard, les Musulmans la rasent complètement. Du temps de Charlemagne, des Bénédictins la remettent debout. Elle est à nouveau détruite par les Musulmans puis les Croisés la restaurent complètement au XIe siècle. Et les siècles suivants, elle tombe dans l'oubli et en ruines.

Mais en 1856, la princesse Héloïse de la Tour d'Auvergne émue par la Désolation des lieux Saints part pour Jérusalem et achète le terrain et fait construire un cloître pour les carmélites et entreprend des fouilles et par la suite fait don de son bien à la France.

Comme toutes ces églises et couvents, le lieu est fleuri et très agréable mais ce qui est le plus remarquable, ce sont des mosaïques avec le Pater Noster écrit en 150 langues. Les divers pèlerins cherchent leur langue.... Il y en a partout dans les jardins, dans le cloître....






















Je suis redescendue par la route qui est bien étroite et bien glissante : des pavés usés par des générations de pèlerins! J'ai visité d'autres églises, toutes avec leurs particularités et leurs beautés ainsi que les tombes d'Absalon et de Josaphat (des mythes ou des réalités????)




Mais ce qui n'est pas un mythe, c'est le "cimetière" juif sur les versants du Mont. D'après Zacharie, c'est ici que Dieu ressuscitera les morts lorsqu'il reviendra pour le Jugement Dernier. Afin de faire partie des heureux élus, de nombreux juifs se sont fait enterrer là. On compte à l'heure actuelle plus de 150.000 sépultures. C'est un étrange cimetière, ne ressemblant pas du tout à ce que nous connaissons chez nous. Il n'y a que des pierres. Aucunes décorations. Et sur le dessus des sépultures, encore des cailloux.





dimanche 15 octobre 2017

Jérusalem, le 13 octobre 2017

J'ai beaucoup marché dans la ville depuis mon arrivée. Les matinées et soirées sont très fraîches mais dans la journée avec le soleil, il fait très chaud. Cela ne facilite pas l'habillement. En plus, dans les églises ils veulent que l'on soit couverts, ce qui est bien normal. On ne voit cependant pas de touristes à moitié nus comme en Thaïlande. Ce ne sont pas les mêmes personnes.

Jérusalem est une ville au moins 4 fois millénaire. Elle s'appelait alors Urushalem et n'était qu'un gros village sur la route reliant l'Egypte au "Croissant Fertile". Ses rois payaient le tribut au pharaon. Que d'évènements pendant tous ces longs siècles. Je n'ai pas la prétention vous faire un cours d'histoire sur cette ville exceptionnelle, je n'en ai pas la capacité.

Environ 1000 ans avant J.C., la ville a été  conquise par Joab, général du roi David qui fit de Jérusalem le centre religieux d'Israël. David dont j'ai visité la tombe qui a été  construite quelques 2.000 ans après sa mort est qui est grandement controversé par les historiens et archéologues. Elle est cependant un lieu de pèlerinage pour les juifs qui viennent s'y recueillir.




Il y eut ensuite Salomon qui construisit le Premier Temple. Ce premier temple qui fut détruit 500 ans avant J.C. par Nabuchodonosor II, roi de Babylone (actuellement Irak). Puis Babylone est également  attaquée et vaincue  par les Perses et commence alors la construction du Second Temple, également appelé Temple d'Hérode, qui fut à son tour détruit en 70  par l'empereur romain Titus suite aux révoltes des juifs contre ce nouvel envahisseur. De ce second Temple, il ne resta que le mur de soutènement, maintenant devenu le Saint des Saints pour les juifs : le Mur des Lamentations.


Au premier plan de la photo, on peut voir les fameuses cabanes érigées pour "Soukkot"



Les juifs furent expulsés et l'emplacement exact du Temple fut perdu, c'est pourquoi, ils évitent maintenant le Mont du Temple de peur de fouler à leurs pieds le sanctuaire réservé au grand prêtre.

Et arrive l'an 4 de notre ère avec la naissance de Jésus à Bethléem. Rome était toujours maîtresse du pays et réprima le christianisme jusqu'en 313. Une seconde révolte juive éclata en 132 qui fut écrasée avec une grande brutalité. Ensuite Hadrien essaya de faire disparaître toutes les traces de judaïsme et fit ériger des statues de lui-même et de Jupiter sur le Mont du Temple.

En 611, ce sont les Perses qui envahissent le pays et détruisent les églises de Jérusalem. Puis les Byzantins reviennent au pouvoir et enfin les arabes et la religion musulmane arrive en 638. Leurs califes firent ériger Al Aqsa et le Dôme du Rocher. Les chrétiens purent continuer de faire leurs pèlerinages et leurs églises furent préservées jusqu'en 1009 où avec l'arrivée du "Calife Fou", Al-Hakim toutes les églises et synagogues furent détruites et les chrétiens et les juifs persécutés.





Et voilà, on arrive à Godefroy de Bouillon à la tête des croisés suite à l'appel du Pape Urbain II... qui eux massacrèrent les juifs et les musulmans. Ils restèrent environ 2 siècles et laissèrent une image sanguinaire qui perdura.

Ils furent chassés par un général kurde musulman, puis les Turcs ottomans prirent Constantinople et établirent un vaste Empire où la Palestine était incluse. Ils sont restés 4 siècles..... jusqu'à sa chute lors de la première guerre mondiale.

Et ceci n'est qu'un résumé rapide de l'histoire de cette partie  du monde. Les luttes, les guerres, les massacres ont été continuels au cours de ces quatre millénaires. C'est pourquoi on se demande s'ils vont arriver à trouver la paix. Surtout lorsque l'on voit ces trois religions monothéistes, vivant côte à côte et qui ne s'apprécient pas, c'est le moins que l'on puisse dire.