dimanche 31 mars 2013

Hoi An - My Son, le 28 mars 2013


Aujourd'hui, je suis allée à My Son, ville mythique, s'il en est qui se trouve à une trentaine de kilomètres de Hoi An.

Oui, mythique et inconnue de la plupart... pourtant c'était la capitale de l'empire Cham... Un très puissant empire qui couvrait une grande partie de l'actuel Viet-Nam, et une partie du Cambodge. On pense que les Cham sont arrivés par le mer de Bornéo et l'on parle  de leur "royaume" à partir du IIe siècle. En revache l'empire a existé du VII" au XVIIIe siècle, mais les derniers siècles, il n'était plus que l'ombre de lui-même.
 L'empire tirait ses ressources du commerce maritime du bois de santal, du trafic des esclaves et probablement du piratage. Au XIIe siècle, il a livré de nombreuses batailles contre les Khmers jusqu'à ce qu'en 1181, son armée soit défaite par le fameux roi Khmer Jayavarman VII (Souvenir d'Angkor) Plus tard, l'expension du Vietnam vers le Sud rétrécirent encore sa surface... Jusqu'à ce qu'il soit complètement absorbé par le Viet Nam. J'avais vu de nombreuses constructions à Nha Trang et Quy Nhon lors de mes précédents voyages, mais jamais une vraie ville..



Les temples sont hindous et l'on trouve de nombreuses références à Garuda combattant le Naga, à Vishnu, etc...



Il reste de nombreuses statues... mais sans têtes... Et qui a volé les têtes? Les français. Elles doivent être à Branly sans doute? Dans un sens, heureusement, car lorsque l'on connaît la suite des évènements, il ne resterait probablement aucunes têtes en état!

Mais en 1607, l'un de leurs rois se convertit à l'Islam. C'était l'époque où de nombreux marchands arabes sillonnaient les mers du sud... et dispersaient la foi mahométane. Il reste cependant des Cham hindous, j'en ai vu à Quy Nhon qui venaient prier dans un de leurs temples.

Cependant, suite à toutes ces guerres et ces annexions par les puissances voisires, l'Empire a complètmeent disparu et de nombreux Cham ont émigré dans les pays voisins... C'est ainsi que on les retrouve dans les Provinces du Sud de la Thailande (Patani, etc...) où ils posent actuellement problème avec leur religion!


Mais pour revenir à My Son, la ville avait été complètement oubliée (comme Angkor), envahie par la jungle et remise en valeur par des archéologues français, menés par Henri Parmentier au tout début du XXe siècle. En cinq ou six ans, ils ont déblayé toute la jungle et remis les temples en état, il y en avait 72 paraît-il.



Hélas, la guerre d uViet Nam est arrivée et My Son a été bombardée par les américains et a été pratiquement détruite...On peut se demander pourquoi ils ont eu l'idée d'aller bombarder une ville millénaire, bijou de l'humanité??? Hé bien, tout simplement les Viet Congs avaient établi un de leurs capements dans ces lieux-mêmes! Donc, à qui la  faute?


Bien sûr actuellement, de nombreuses équipes vietnamiennes et étrangères s'évetuent à restaurer ces ruines... ce qui n'est pas toujours facile!





En haut, les briques utillisées par les Cham, il y a quelques 1.000 ans, pratiquement intactes.... et en bas les briques venant de la briqueterie locale ayant tout au plus 5-6 ans, déjà attaquées par les mousses et autres végétaux....

samedi 30 mars 2013

Hoi An, le 27 mars 2013

Je ne me suis pas attardée à Quy Nhon et après la nuit passée chez Barbara, je suis partie par le premier bus pour Hoi An à 6.30 h du matin. J'étais rendue à 11.00 h. Tout le long du chemin, des rizières vertes et non sèches comme au Cambodge... Le climat est vraiment différent entre les deux pays. Ici, toutes les rizières sont en eau, soit tout juste verdissantes, soit près de la récolte!

Pas beaucoup de jungle dans le coin ... Il faut dire que cela a dû disparaître il y a des siècles... Ils sont 90 millions après tout et je ne crois pas qu'il reste des éléphants sauvages ou des tigres dans ce pays!

En revanche, le ciel est bleu, finies les fumées et la poussière rouge. Il fait moins chaud, tout juste au dessus de 30° et une légèr brise souffle!


Rue de la vieille ville

Vieille maison aménagée en restaurant

Pont Japonais, construit en 1593
Hoi An m'a tout de suite charmée! Un adorable ville du 15-16e siècle. C'était un port à l'époque... et les chinois, japonais, etc... y avaient construits leurs comptoirs, maisons... La vieille ville qui est si bien préservée est une suite de maisons commerciales japonaises ou chinoises, de Maisons Communes, chaque communauté avait en effet sa "Maison" où ils se réunissaient, il y a Une Maison Cantonnaise, une Chinoise, une Fujienne, etc.... Sans oublier les temples. Enfin, Hoi An est vraiment un endroit à visiter!


Tout est plus cher ici, les chambres tout confort à $ 5, terminé. Ici, il faut plutôt compter une quinzaine de dollars. Pour la nourriture, aussi, c'est le double, mais cela reste bon marché comparé à nos pays .Et en plus c'est délicieux. Hoi An est réputée pour être un capitale gastonomique.... et je ne contesterai pas cela... Les roses blanches, sortes de raviolis fourrés de porc et crevettes, des pâtes larges et jaunes, différentes de ce que l'on trouve ailleurs, servies avec la gloire du matin, les divers basilic, etc...et mille autre Nhems, rouleaux de printemps....sans oublier les délicieuses salades de fleurs de bananier ainsi que celles de fleurs de lotus.

Il faut que je revienne sur la nourriture cambodgienne... J'ai très mal mangé à Siem Reap et à Phnom Penh, sauf une fois... en revanche, je me suis régalée de soupes aigres et autres délices à Sen Monorom et Ban Lung. A mon avis, Siem Reap est trop touristique et ils ont essayé d'adapter la nourriture khmer à l'occident? Ou bien l'influence française? En tous cas, je n'avais jamais bien mangé au Cambodge.

vendredi 29 mars 2013

Quy Nhong, le 25 mars 2013



Hier, j'ai encore mangé de la poussière. J'avais réservé une moto avec conducteur pour aller visiter les environs de Ban Lung... Nous avons fait plus de 100 kms sur des routes non goudronnées... et lorsque l'on croisait un camion (heureusement pas tellement fréquent), il fallait presque s'arrêter le temps que la poussière retombe un peu. Ca me rappelle l'Afrique... Surtout mon enfance au Mali.

Nous sommes allés jusqu'au bord du Tonlé San, où vivent de nombreuses "minorités" pour voir un village et surtout le cimetière de ces tribus.



Encore, beaucoup de jungle abattue et brûlée le long du chemin... Donc s'ajoutant à la poussière : la fumée. Car en plus des compagnies qui détruisent la jungle pour planter leurs arbres à caoutchouc, il y a les minorités, comme en Thailande, Laos, Chine, Vietnam qui pratiquent le "slash and burn"... en français, couper et brûler, mais l'expression perd toute sa saveur!

A Phnom Penh, le ciel était blanc et c'est grâce aux quelques orages précédant la saison des pluies que nous avons pu avoir un peu de ciel bleu. Je me souviens, l'année où j'étais à Luang Prabang où le soleil n'était plus qu'un disque orange dans le ciel! Et tous les ans, c'est la même chose... et à part la Thailande, aucuns des autres pays ne fait rien! En plus au Cambodge, ils ont la manie des feux! Ils ne peuvent pas voir 3 malheurrueses feuilles sèches sur le bord de la route sans y mettre le feu. Et, quel que soit le pays de cette région, ils mettent le feu à leur champs et s'en vont.... et parfois, des collines entières prennent feu! J'avais vu ça au Laos essentiellement.



Nous nous sommes arrêtés au bord  du Tonlé San à Voen Sai et avons attendu un assez long moment le gars de la tribu qui devait nous emmener à son village. Cela m'a permis de me promener dans Voen Sai, petit village vraiment tranquille... et d'aller voir l'école. Elle a dû être construite du temps des français, comme beaucoup d'écoles au Cambodge. Les portes ne sont pas fermées... Il n'y a rien à voler et puis ce n'est pas dans les moeurs par ici! La photo ne rend cependant pas l'état de misère et de décrépitude des lieux... Je suis pourtant bien sûre que les petits élèves apprennent tout aussi bien que dans nos écoles équipées d'ordinateurs dernier cri  et remplies de livres coûteux... et puis les problèmes de discipline sont totalement inconnus!


Enfin, notre gars est arrivé et nous voilà partis;... mais après environ trois quarts d'heure de navigation... Le moteur s'arrête. Hé oui, il a oublié de faire le plein! Heureusement, il y a plein de petits villages le long de la berge et il se fait fort de trouver de l'essence. Mais encore faut-il arriver au bord... Et pas de pagaie ni autres rames... C'est donc avec nos mains que nous allons diriger le bateau vers la plage.... Il nous a laissés là et est parti vers le village au pas de course.... et est revenu avec un sac en plastique contenant le précieux liquide!



 Au moment de notre arrivée, tout le monde était à la rivière en train de faire sa toilette, laver son linge, collecter de l'eau potable... Pour cela, ils creusent des trous dans le sable, tout près de l'eau et récoltent l'eau qui suinte. Pas bête!



Nous partons visiter le village qui est très pauvre et plutôt sale. Autour des rizières déjà moissonnées. C'est leur subsistance avec les poissons de la rivière. Il y a un mariage et un générateur a été installé qui permet de faire marcher une sono vociférante... Nous allons au cimetière et nous prenons le chemin du retour!

 Après une bonne nuit de sommeil à Tree Top, j'ai eu une très longue journée en bus... plutôt en minibus, encore plus incomfortables... Partie à 7.30 de Bang Lung et arrivée à 18.00 h à Quy Nhong.... En fait, je voulais aller à Hoi An, mais arrivée à Pleiku, la première petite ville de l'autre côté de la frontière, il n'y avait pas de bus avant ce soir 19.00 h pour Hoi An... Et un minibus allait bientôt partir pour Quy Nhong... Alors, je l'ai pris!

C'est la troisième fois que je viens à Quy Nhong, qui pour moi est la ville de J. qui y a passé son enfance dans les années 30... Très jolie ville maintenant de presque 300.000 habitants et bien sûr pas touristique, ce qui est fort agréable! Belle plage, et belle esplanade le long de laquelle je me promène pour me délasser des heures de trépidation....

mercredi 27 mars 2013

Ban Lung, le 24 mars 2013


Non, je ne me suis pas lancée dans l'apiculture!!! Ni mêmt, je n'ai rejoint aucune secte libératrice de la femme... Mais face à une poussière omniprésente, j'ai sacrifié à la mode locale et me suis achetée un de ces attirails qui protègent vraiment bien de la poussière, de la fumée et du soleil! Je peux cependant vous affirmer que cela n'est pas vraiment confortable et que je suis ravie de m'en défaire lorsque je suis dans un lieu ombragé et loin des volutes de poussière rouge. En plus, je l'ai pris blanc, donc il n'attire pas les moustiques... Pas comme celui de certaines à côté desquelles on a intérêt de s'asseoir en cas d'épidémie de malaria ou de dengue.



Ban Lung, un petit point sur la  carte..et moi je m'attendait à un petit village.... C'est ce que c'était il y a encore deux ans... Mais, en projet, une route qui va relier le Cambodge au Viet Nam... La plupart des petites maisons ont été bulldozerisées... et des rues tirées à angle droit ont été mises en place... Et cela continue de construire! Que veulent-ils faire? Un nouveau Poipet?


Hier, je me suis promenée à pied dans le village qui n'a pas d'âme.. Seulement autour du petit lac au milieu de la bourgade, un peu joliesse. Le marché, très sale n'est pas particuièrement accueillant et toutes ces rues désertes à l'équerre ne le sont pas plus. Pas de  ces jolies avenues à la française, bien ombragées où il fait si on se promener lorsque le soleil frappe! Non, des rues où le soleil vous tue et la poussière aussi! Une poussière rouge qui s'insinue partout et vous oblige à prendre 3 à 4 douches par jour...

dimanche 24 mars 2013

Ban Lung, le 23 mars 2013


J'ai donc quitté Sen Monorom avec regrets. Pour vernir à Ban Lung, il a fallu que je fasse un très grand détour, la route de Sen Monorom à Ban Lng par Koh Nhek et Lumphat est difficilement praticable. Aucuns bus ni voiture n'utilise cette piste ravinée, seuls quelques motocyclistes à l'esprit aventureux tentent l'expérience. Je n'ai pas vraiment cherché de motos pour faire ces quelques 8 heures de trajet, dans des conditions très très incomfortables et je suis en dessous de la vérité!


J'ai donc rejoint les bords du Mékong, et j'ai fait un stop-over à Krathie que je connaissais déjà et en ai profité pour aller revoir les dauphins d'eau douce qui vivent à une quinzaine de kilomètres au nord de Krathie. Ces dauphins d'eau douce ou Irrawady dolphins sont en danger! Le pêcheur qui m'a amenée les voir me dit qu'il y en a environ 40-45 et avec ceux du Laos, on parle de 80... Ils sont franchement en voie d'extinctio, Toujours les filets de pêche, et la destruction de leur habitat! Pourvu qu'ils arrivent à les protéger, mais avec le gouvernement cambodgine, ce n'est pas gagné!

J'ai été contente de retrouver le Mékong... Cela faisait bien un an et demi que je ne l'avais vu! Mais Krathie ne m'a pas emballée. D'abord, je suis tombée sur une mauvaise Guest House : sale et propriétaires fort antipathiques... Ce qui est rare par ici! Jusqu'à maintenant, je n'ai eu qu'à me féliciter des guest-houses, pas chères, dans les 5 dollars, bien propres et avec du personnel bien accueillant!



J'ai donc fait un tour au marché...qui est tout près du temple.


Et puis, ne voyant pas autre chose à faire, après une longue balade le long de la Mae Khong, j'ai pris le bus pour Ban Lung où je suis arivée 5 heures plus tard... Tout le long des plantations de caoutchouc... Là où il y a quelques années, la belle jungle, havre des éléphants régnait!

jeudi 21 mars 2013

Sen Monorom, le 21 mars 2013



 Me voilà de retour de la Vallée des Eléphants. Cet endroit magnifique où l'on essaie de soigner des éléphants malades ou le plus souvent âgés et ayant droit à une retraite méritée! Ce projet a été mis en place en 2005. Au départ, une association E.L.I.E (Elephant Livelihood Initiative Environment). et officiellement reconnue en 2006 par le gouvernement cambodgien après de longues négociations.

Je ne sais trop si Jack Highwood est à l'origine de cette association, mais il a et est toujours très actif pour le sauvetage des éléphants.

Comme nous l'a expliqué Jemma, une australienne qui actuellement "gère" la vallée, le but de l'association était d'abord d'améliorer la santé et le bien-être des éléphants domestiques, ensuite de travailler avec les personnes en relation avec les éléphants vivant dans la province du Mondulkiri.

Leur premier pas a été de fournir des soins médicaux aux éléphants et ensuite de former les locaux pour réduire la souffrance et la peine des éléphants qui travaillent.Tout cela n'était pas facile comme les bundongs, tribus animistes de la région, par tradition ne veulent aucune intervention vétérinaire sur leurs éléphants et ensuite ne laissent pas leurs éléphants se reproduire en captivité.


Par dessus le marché, comme nous le savons, la situation n'a pas été très facile ces dernières décennies à cause de la guerre au Viet Nam puis du régime des Khmers rouges... Les éléphants sauvages se sont enfuis en Thailane, Viet Nam et Laos... Et les éléphants domestiques ont souvent été torturés, voire tués! Regardez la cicatrice sur le flanc de cet éléphant, maintenant dans la Vallée, qui a été jeté dans le feu par les Khmers.

Et puis, il y a des éléphants que l'on a fait trop travailler... Autrefois, traditionnelement, l'éléphant aidait aux tâches de la ferme, environ 4 heures par jour... puis, il allait passer dans la forêt le reste de la journée. En effet, un éléphant doit avaler environ le dizième de son poids par jour, ce qui fait environ 300 kg.... et cela prend du temps. Il ne peut pas avaler cette quantité d'un coup! Hélas, sous la pression du tourisme, les bunongs attirés par le gain ont sur-utilisés leurs éléphants... On arriv donc à trouver des animaux mal nourris, etc.... En effet, les éléphants sont devenus très rentables... Les touristes... Hé oui, encore eux!



Bob, que vous voyez ici, le seul mâle des rescapés a travaillé toute sa vie aux champs... Mais à un moment donné, c'était trop, il ne pouvait plus! Il a été battu, etc... et il s'est montré agressif! C'était un mâle après tout! Lorsque l'association l'a récupéré il était enchaîné derrière la maison.

Onion, dont vous voyez l'arrière, elle non plus n'en pouvait plus de travailler... Mais pour la faire continuer, ils avaient fait une plaie ouverte sur son flanc, qu'ils titillaient pour la faire obéier.. mais un jour, elle n'a plus obéi à ces souffrances... C'est alors que l'association l'a récupérée.

Tous les éléphants n'étaient pas maltraités, certains même étaient choyés, les Bunongs ne sont pas des gens violents.. mais avec la déforestation qui va très vite, des compagnies françaises, mais surtout chinoises déforestent à qui mieux mieux pour faire des plantations de caoutchouc.... Et les Bunongs n'arrivent plus à  amener leur éléphant à la forêt!

Maintenant, neuf éléphants mènent une retraite bien méritée à Mondulkiri. Leurs anciens mahouts ou cornacs, sont souvent avec eux, mais on leur a appris à mieux gérer leurs animaux et surtout à ne pas les frapper, ce qui il faut bien le dire semble inutile tant ils écoutent ce qu'on leur dit! Et puis, ils sont payés par l'association ce qui n'es pas pour déplaire à ses familles souvent si pauvres.!



J'ai passé presque trois jours merveilleux avec ces pachydermes. La moitié du temps, il y avait le travail volontaire. J'ai donc débroussé avec les autres des bananeraies, j'ai transporté des troncs de bananiers... pour faire un supplément alimentaire à Bob et Onion qui malgré tous les soins n'ont pas encore récupéré  un poids normal et que l'on gâte avec des troncs de bananiers, qu'ils adorent.


Mais j'ai passé la moitié du temps à les regarder se baigner, j'ai même aidé à leur jeter des seaux d'eau, ce qu'ils adorent... je les ai longuement regardés se frotter contre le flancs des falaises et s'enduire la peau d' argiles de diverses couleurs... Parfois le maquillage valait la peine! Ils ont besoin de ces argiles pour protéger leurs peaux.... Et puis, j'ai beaucoup aimé marcher avec eux à travers les forêts alors qu'ils se nourrissaient!

mercredi 20 mars 2013

Sen Monorom, le 18 mars 2013


Hier, je suis restée à traîner dans ce gros village qu'est Sen Monorem. Ce n'est pas riche. La grande route est goudronnée mais les rues sont en terres battues. Il y a bien sût un marché où l'on peut trouver à peu près tout ce que l'on veut, mais pas de produits de luxe, ça c'est sûr.

C'est la campagne. Les gens sont sympas et accueillants et parlent anglais en général, enfin suffisamment pour discuter.

Je suis dans une très jolie guest house composée de chalet, à 5 minutes du centre, très calme, sauf ce matin... car il y avait un mariage et dès 5.30, la musique était en route avec les recommandations pour les invités. C'est bien ma chance, moi qui déteste ces musiques bruyantes... il a fallu que je tombe un jour de mariage, alors qu'il n'y en a pas si souvent dans ce petit village!

J'aime bien discuter avec le propriétaire des lieux car il parle bien anglais et c'est une source d'informations... Il m'a notamment appris que le gouvernement avait donné l'exploitation des mines d'or qui sont dans la région aux chinois... De même que du bois... Ils viennent, abattent les arbres et envoient tout cela en Chine... En contrepartie, ils construisent certaines routes, une piste d'atterrissage, enfin ils distribuent quelques cacahuètes!

lundi 18 mars 2013

Sen Monorom, le 16 mars 2913

Ieng Sary est mort il y a deux jours à l'hôpital de l'Amitié Khmer-Soviet, à Phnom Penh. Il avait 88 ans. Il avait été le Ministre des Affaires Etrangères des Khmer Rouges. Il était en passe d'être jugé par la Cour Extraordinaire du Cambodge, soutenue par les Nations Unies... Ce simulacre de procès. Les accusés sont trop vieux et meurent et la plupart des responsables du génocide sont parmi les membres du gouvernement actuel, Hun Sen, le premier ministre était un bon Khmer Rouge avant de déserter pour le Viet Nam.... Depuis, il a tourné sa veste à chaque changement du vent et se fait appeller le bon papa des cambodgien. Il semble actuellement faire copain-copain avec les chinois et leur vendre le pays. Pauvre Cambodge.


Hier, je suis allée dans le quartier où j'avais logé lors de mon premier séjour ici en 2004 : Boeng Kak. J'avais été un peu prévenue, mais je ne m'attendais tout de même pas à ça! II y a  donc 9 ans, imaginez un petit lac au milieu de la ville et tout autour de petites guest-houses familiales et des restaurants et cafés dansants qui s'animaient fort le soir lorsque la nuit tombait. De nombreux habitants de la ville venaient là prendre le frais... Sur décision du gouvernement, le lac a été comblé, les familles qui vivaient ici ont été déplacées... et l'on construit des immeubles... On a vraiment du mal à comprendre, sinon si le bon papa se remplit un peu plus les poches.


Il y a neuf ans donc, une petite  communauté musulmane vivait ici. Ils ont été déplacés eux aussi et une mosquée est en construction... Qui paie? L'Arabie Saoudite? Ces musulmans étaient de pauvres gens qui ne pouvaient sûrement financer une telle mosquée! D'ailleurs, j'ai vu à Siem Reap et ici plusieurs mosquées... ce qui m'a un peu étonnée 95% de la population cambodgienne étant bouddhiste.



après cette déconvenue, je suis allée assister à l'un des spectacles que le Musée propose le soir. 90% des artistes, danseurs, acteurs, chanteurs, etc.. ont disparu pendant la période des Khmers rouges... et maintenant, des artistes plus jeunes essaient de retrouver leurs racines et e recréer les spectacles d'antan. Cest ce qui se passe au Musée où une troupe fort sympathique interprète des danses, théâtre. Ce soir là, j'ai vu une pièce mais avec pas mal  de danses. C'était vraiment très bien joué. Les acteurs étaient magnifiques.

Et ce matin, j'ai quitté Phnom Penh et me voilà arrivée dans la province du Mondulkiri, près de la frontière du Viet-Nam au bout de huit heures de bus. C'est radicalement différent des grandes plaines couvertes de rizières de la majorité de la surface du Cambodge... Ici, ce sont des collines et de la forêt.

dimanche 17 mars 2013

Phnom Penh, le 14 mars 2013


Malheureusement, l'eau est trop basse et ils ont arrêté les bateaux reliant Siem Reap à Phnom Penh. Je regrette car j'aime beaucoup ces voyages bateaux. J'ai donc pris le bus, environ 6 heures de trajet, un paysage de rizières à sec, dans l'attente des pluies qui devraient arriver d'ici un mois environ.

 Beaucoup de poussière durant la centaine de kilomètres précédant Phnom Penh à cause des gros travaux routiers. En effet la route, est une route à deux voix, rappelant nos anciennes nationales. D'ailleurs,  ce doit être les français qui l'ont construite. Pas tellement de circulation, mais pour la traversée des diverses agglomérations, une quantité de vélos,  motos, cyclo-pousses, tuk-tuks, ne roulant pas nécessairement du bon côté de la chaussée... Bref, je suis contente de ne pas être obligée de conduire ici.


J'ai trouvé très facilement une chambre dans un petit hôtel à deux pas du Musée, à trois pas du Palais et à  quatre du Tonlé Sap, le quartier qui bouge... Plein de restos, bars, etc... L'ambiance quoi! Mais ma chambre qui donne dans une arrière cour est très calme.


Je n'avais pas l'intention de faire grand'chose à Phnom Penh. De toutes façons, il n'y a pas tellement de choses à voir que je n'aie vues. Je ne veux absolument pas retourner aux "killing fields", ni revoir les chambres de torture... Et les jolies choses sont dans mon quartier.

Je voulais surtout me replonger dans l'ambiance agréable ce cette si jolie ville, me reposer et rencontrer M., une japonaise qui suivait les cours de Thaï à Bangkok avec moi il y a deux ans et qui habite maintenant ici, car son mari a été déplacé.

Siem Reap, le 12 mars 2013

Hier soir, nous étions plutôt claqués après ces douze heures de visite dans ces vieilles pierres chauffées à bloc. Je ne sais pas trop ce que C. a fait, mais moi, après une double douche, je suis allée manger un super (de taille, pas de goût) riz frit bien arrosée d'eau pétillante et me suis mise au lit.



C'est que rendez-vous a été pris avec notre fidèle Barang pour visiter des temples plus éloignés, ce matin même à 7.30 h. Et bien sûr, il est là avec comme toujours cinq bonnes minutes d'avance.

Nous partons pour Banteay Srei, un très joli temple et assez différent des autres. Il a été construit au Xe siècle et n'a pas été commandé par un roi, mais par un Brahmane. Il se trouve à plus de 30 km de Siem Reap, il nous faut donc une bonne heure pour l'atteindre. Son nom signifie " La Citadelle des Femmes" Et tout le monde le considère comme le temple des femmes tant ses sculptures sont fines élaborées et seules des mains de femmes ont pu les réaliser!

C'est un joli petit temple que je ne connaissais pas... mais les tours opérateurs le connaissent et l'on voit arriver des dizaines de bus....




Nous reprenons notre tuk-tuk et nous dirigeons vers Kbal Spean, encore une vingtaine de kilomètres pour atteindre cette incroyable rivière dont les rochers alentours et même le lit ont été gravés.... Absolument étonnant.

Pour atteindre la rivière, nous devons marcher un kilomètre et demi dans la jungle, avec des endroits plutôt difficiles... Les plus durs ont été aménagés, mais cela reste malgré tout une marche pas tellement aisée. En revanche, le spectacle est étonnant... Un lit de rivière gravé!


Nous revenons par à peu près le même chemin et maintenant, il fait super chaud... Nous sommes contents de retrouver notre tuk-tuk et de bonnes bouteilles d'eau fraîche. Nous repartons : la route est pratiquement déserte et chauffée à bloc... Les rafales de vent chaud  engendrées par la vitesse, nous aérent, mais ne nous rafraichissent pas... Nous finissons par Banteay Samrea. Un autre petit temple avec de très belles sculptures. En plus, celui-ci n'a pas l'heur de plaire aux Tours et nous sommes seuls pour la visite à part une hollandaise égarée!

Il y a tant de temples, Angkor était une grande ville... Il est presque impossible de tous les visiter. Nous sommes passés devant de nombreux autres édifices sans nous arrêter  : nous avions fait notre choix... Quand on pense que les Khmers ont abandonné Angkor... et l'ont oubliée pendant près de quatre siècles et qu'il a fallu que l'explorateur français Henri Mouhot y tombe dessus vers 1830 pour que le monde s'y intéresse à nouveau! On ne peut pas dire à proprement parler qu'il l'a "découvert" car d'autres avant lui étaient passé par là mais n'avaient pas reconnu son importance, ils avaient vu quelques ruines mangées par la jungle. Pauvre Henri Mouhot dont j'ai vu la tombe à côté de Luang Prabang, au Laos : il est mort à 35 ans de la malaria dans cette jungle inhospitalière. Il avait été enterré près du campement... et sa tombe aussi avait été perdue pendant de très nombreuses années!

 Aujourd'hui, nous rentrons plus tôt à Siem Reap, ce qui me donne le loisir de me balader dans la ville.... Je pensais éventuellement rester un jour de plus, mais ma décision est vite prise, demain, je reprends la route. C'était une petite ville assez mignonne, pas vraiment tranquille, mais assez... Maintenant, des hordes de chinois sont déversés par des dizaines de cars... En plus, ils font des travaux d'emménagement... il y a une de ces poussière! Peut-être la prochaine fois je me contenterai des ruines de Phimai, qui sont de la même origine et ne drainent pas encore toutes ces foules!

samedi 16 mars 2013

Siem Reap, le 11 mars 2013

Me revoilà donc à Siem Reap... Neuf ans plus tard. Je reconnais bien le centre de la ville, qui n'a pas tellement changé.... Mais, je n'ai pas vu grand-chose. Hier soir, j'étais fatiguée après cette autre longue journée et après quelques brochettes dans le snack voisin, j'ai fait un rapide tour du marché de nuit, qui lui aussi est à côté de la Guest House. De toutes façons, il n'y a rien à voir, ni à acheter... Ce sont les mêmes produits qu'en Thailande et 3 fois plus chers. Hé oui. Où est passé l'artisanat?

Dès hier au soir, évidemment un peu poussés par le conducteur de tuk-tuk qui nous a amenés à la Guest House I Win, un jeune italien qui se trouvait dans le bateau et moi avons réservé le tuk-tuk pour la journée pour aller à Angkor.

Ce jeune italien, qui est de la région de Naples est bien sympathique et je suis contente d'avoir un compagnon pour aller affronter les temples d'Angkor. En plus, cela divise le coût du transport par deux! Il y a 9 ans, j'avais réservé un tuk-tuk pour 3 jours pour moi seule, cela avait été très bien malgré une chaleur suffocante. C'était le mois d'avril et il faisait 42° à Siem Reap et au moins 50 dans les ruines.

Cette fois-ci, il fait moins chaud, dans  les 35 environ, mais je sais que dans les ruines, on va transpirer avec toutes les marches à escalader et à descendre....

Nous voilà partis à 8.00 h précises. Le temps de prendre le billet et nous voilà sur place presqu'une heure plus tard. Il y avait beaucoup de monde il y a 9 ans car c'était le nouvel an Khmer et je pensais que ce serait plus tranquille cette fois-ci... Las, les cars de chinois sont en place. Heureusement que j'avais bien précisé au jeune Barang (le chauffeur de tuk-tuk) que je ne voulais absolument pas commencer la visite par le Bayon, car je sais que tous les tours commencent par là.


Nous avons en effet vu en passant devant, des centaines de coréens et autres chinois... Hou, qu'ils n'aimeraient pas ce que je viens d'écrire! Et nous avons filé vers Preah Khan où, heureusement il n'y avait pas trop de monde! Je ne vais pas décrire les merveilles d'Angkor que j'adore et que vous connaissez tous aussi bien que moi!

Ensuite, nous partons vers Neak Poan qui signifie "Naga Enlacés" qui est une ile artificielle, au milieur d'un lac, également artificiel et dont j'avais gardé un bon souvenir. Hélas, maintenant, tout est fermé et l'on ne voit pas grand-chose derrière la barrière.



Les heures passent vite... Il est clair que nous ne visiterons pas tous les temples, nous le savions d'ailleurs au départ... Nous sautons allègrement le repas de midi, d'ailleurs il fait si chaud que l'on avale  des litres d'eau et que nous n'avons nullement faim. Vers le millieu de l'après-midi, nous allons voir Ta-Phrom, qui dispute ses constructions avec la jungle... Tellement célèbre,
que maintenant, ils restorent même les arbres!



Et la petite statue d'une Apsara, que l'on aperçoit entre les racines d'un ficus...




Nous commençons à être un peu fatigués... mais nous n'allons pas laisser de côté La Terrasse du Roi Lépreux, ni celle des Eléphants... et surtout le meilleur pour moi, que nous avons gardé pour la presque fin de la visite avant le coucher de soleil à Angkor Wat, le Bayon. J'avais tellement été impressionnée lors de ma première visite par ces visages énormes aux sourires énigmatiques.

On ne sait pas vraiment qui représentent ces visages? Elles sont au nombrede 216 et des historiens en étaient arrivés à la conclusion qu'elles représentaient le roi Jayavarman VII qui a fait construire le temple...d'autres y ont vu la représentation du bodhisattwa... mais comme le fait remarque  un spécialiste d'Angkor George Coedès, Jayavarman dans la plus pure tradition  des monarques Kmer pensait de lui-même être un "devaraja", c'est à dire un dieu-roi.


Et nous terminerons la journée par Angkor Wat, attendant la nuit assis au bord de l'étang qui entoure le temple.


jeudi 14 mars 2013

Siem Reap, le 10 mars 2011

J'ai appris à ma grande surprise, qu'un bateau reliait Battambang à Siem Reap! En effet les deux villes ne sont pas "arrosées" par la même rivière! Mais comme me l'on me l'explique, le bateau part sur la rivière puis s'engage dans divers canaux avant de le rejoindre le Siem Reap River. Le voyage est long : on m'annonce 8 heures, mais cela m'est égal, j'adore ces voyages en bateau... et je suis en plus agréablement surprise qu'il puisse encore assurer ces trajets en pleine saison sèche!


Je me suis donc levée à 5.30 h pour être au bateau une heure plus tard, car il doit partir à 7.00 h. Et nous partons à l'heure.


Sur le bateau un mélange de touristes et de locaux. Le confort est fort correct quoique au bout des 8 heures de navigation, tout le monde en ait un peu assez! On ne peut pas vraiment se lever et marcher, mais il y a tout de même des toilettes à l'arrière.



Après à peine une heure de navigation, nous nous retrouvons dans des canaux boueux, très peu profonds bordés de maisons de pêcheurs sur pilotis très pauvres. C'est vrai qu'ils ne sont pas riches au Cambodge, mais tous ces "villages" que nous traversons sont miséreux! Nous croisons également de nombreux bateaux de pêcheurs, où toute la famille est à bord. Ils vivent là et le confort est rudimentaire.


Nous voyons tout le monde pêcher tout le long du trajet, mais lorsque nous approchons du Lac Tanlé, ils utilisent un système de filet attaché à des échafaudages de bambous très ingénieux. L'ensemble est relié à une petite cabine d'où le pêcheur peut diriger son filet... lorsqu'il n'est pas trop gêné par les jacinthes d'eau, qui à certains endroits prolifèrent.



Et puis nous débouchons sur le Lac Tanlé que je ne m'imaginais pas aussi grand... mais mon voisin de voyage me dit qu'il est presque certain que c'est le lac le plus grand de l'Asie du Sud-Est. De nombreux pêcheurs là aussi. Le lac est très peu profond à certains endroits et les pêcheurs sont dans l'eau jusqu'à la ceinture.

Et enfin, nous arrivons à Siem Reap... Pas la ville mais le nouveau port qui se trouve à 10 kms, Pendant le dernière demie heure, nous croisons une procession de bateaux transportant des touristes (chinois surtout) pour la balade rafraîchissante du soir..... Nous, nous sommes tous un peu crevés, mais les tuk-tuks nous attendent de pied ferme, comme d'habitude... On nous prend, que dis-je on nous arrache presque nos sacs des mains, on nous propose des Guest Houses pas chères, super situées, avec tous les services possibles et imaginables... dans un brouhaha de voix, de klaxons qui heurtent après ces heures de navigation paisible... Enfin, c'est le folklore local à toutes les arrivées de bus, trains, bateaux... dans cette partie du monde et qui nous manquerait si cela disparaissait!