lundi 31 octobre 2011

Nong Khai le 30 octobre 2011

















Certaines statues du Parc Sala Kaew Ku




Je me suis donc décidée à aller à Sala Kaew Ku. C'est vrai que c'est une trotte... et que j'aurais pu louer une bicyclette, mais j'ai tranquillement fait les 7 kms le long de la Mae Khong, puis à travers la campagne, une école, un temple pour arriver à ce fameux Parc.

Je n'y était jamais allée, la visite du Parc de Bouddah aux environs de Ventiane au Laos m'avait suffi. Il m'avait surtout semblé voir une réalisation de fou!... ou enfin, d'exhalté! Ces énormes statues en béton, je ne leur avais trouvé aucuns charmes à l'époque.

A Sala Kaew Ku, c'est un peu différent. Tout d'abord, l'artiste est plus âgé et bien que l'ensemble soit toujours un "smorgasbord" de déités bouddhistes et hindoues, les sujets sont plus réfléchis. C'est toujours hyper-réaliste : Naga avec ses multiples têtes dont sortent de longues langues n'a rien à voir avec le Naga que l'on trouve dans les temples bouddhistes.

L'exécuteur de ces oeuvres est un artiste laotien du nom de Luang Pu Bunleua Sulilat né en 1932. C'était un mystique tout imprégné de bouddhisme et d'hindouisme. Il a d'abord créé le premier parc au Laos avec une équipe d'adeptes, puis après le coup communiste de 1975, ils sont tous venus de l'autre côté de la rivière fonder Kaew Oku.

Un édifice assez étrange dont il avait fait les plans et qui ressemble plutôt à une église copte qu'à un temple bouddhiste, a été constuit après sa mort en 1996 dans le Parc et c'est au troisième étage que l'on peut voir son corps embaumé sous un socle de verre! Un étrange personnage!

Nong Khai, le 29 octobre 2011


















Jardins au bord de la Mae Khong

Nong Khai est une petite ville vraiment tranquille. Avant la construction du "pont de l'amitié" sur le Mae Khong entre la Thailande et le Laos en 1994, il y avait ici une certaine effervescence car c'était le lieu de passage entre les deux pays et les voyageurs venant du nord ou du sud s'arrêtaient, attendant un bateau pour traverser. De nombreuses Guest Houses s'étaient ouvertes, ainsi que des restos, enfin tout ce qui va avec le voyageur occidental! Maintenant, la plupart des voyageurs traversent le pont sans s'arrêter. Du coup, Nong Khai s'est assoupie. Il y a bien sûr toujours quelques personnes qui s'arrêtent pour jouir de la beauté du paysage, mais rien à voir avec le flot de voyageurs d'il y a 17 ans.

Il y a une longue Promenade le long de la Mae Khong et je l'ai parcourue dans les deux sens... en ayant bien chaud au retour car orientée est-ouest.... il n'y a guère d'ombre. La crue du Mae Khong est terminée et tout le long les gens sont en train de refaire leurs jardins et d'ensemencer cette bonne terre apportée par le fleuve.

Je suis aussi rentrée dans de nombreux temples... et il n'en manque pas à Nong Khai. Mais le plus pittoresque est le Wat Lan Duen avec un grand bouddah assis dans la pose du bouddah affrontant le Mal, sur le toît du temple.

vendredi 28 octobre 2011

Nong Khai, le 28 octobre 2011

Le Mae Khong à Nong Khai


Me voilà donc à Nong Khai. Il fait un temps magnifique et il n'y a pas d'inondations ici. Je suis donc arrivée à midi et demie après 16 heures de train.... au lieu des 12 heures prévues. Je ne sais trop par où nous sommes allés passer mais bien sûr pas la voie normale!!! Enfin, c'était super confortable dans la couchette... et j'ai pu bien dormir, puis bouquiner!

Je me suis donc installée, encore une fois à la Guest House Nut Mee qui surplombe le Mae Khong. La vue est tellement magnifique de la terrasse. C'est un endroit vraiment tranquille où les clients font un effort pour parler doucement et où l'on ne met pas de musique! Ouf! Evidemment, lorsque je parle de musique, je ne parle pas de Verdi ni de Puccini ou d'autres musiciens enchanteurs... mais d'hilibrius qui crient quelques mots en s'accompagnant de quelque instrument de musique et se disent "musiciens". Avant hier, j'étais allée au Café israëlien pour avoir la connection Wifi que je n'arrivais pas à obtenir à Baan Sabbai. Pendant l'heure que j'y suis restée, un individu n'a pas cessé de crier (dans quelle langue???) quelque chose qui ressemblait à "Malongo". Etait-ce une publicité pour le café ou bien une invocation à quelques déités mayas??? Nul ne le saura jamais. Lorsque je suis partie, il était encore en train d'invoquer ledit café ou le dieu amérindien! Et moi, j'avais attrapé mal à la tête.




Bangkok, le 27 octobre 2011

Les maçons sont très demandés!












Un dentiste très prévoyant!!!



Et un bijoutier chinois prenant bien soin de son stock!



On ne reconnaît pas la ville. On dirait que la moitié de la populations est partie. D'ailleurs, c'est en partie le cas. Pas d'embouteillages, des rues tranquilles et l'eau qui continue sa progression... Ce matin, en revenant de la piscine, qui était d'ailleurs fermée, j'ai voulu suivre un trajet différent et suis donc passée par Pitsanulok et Samsen... rue qui se trouve à environ 100 mètres de la Chao Phraya... Hé bien, il m'a fallu patauger avec de l'eau jusqu'à la cheville pendant un bon kilomètre.


Les maçons sont la corporation la plus demandée... On construit à tour de bras de petits murs protégeant la devanture des boutiques et des maisons. A Baan Sabbai, ils ont même construit un mur pour protéger l'accès aux chambres.


La plupart des touristes sont partis pour le Sud ou le Nord. Les marchands ambulants se trouvent donc un peu désoeuvrés. Mais beaucoup de choses commencent à manquer : tout d'abord l'eau en bouteille. Ce qui n'est pas une mauvaise chose, cela fait moins de bouteilles en plastique qui iront polluer le Golfe de Thailande. Ils ont installé encore plus de « fontaines » dans tous les quartiers, et c'est vraiment bien. De l'eau potable à 1 Bath le litre... A toute chose malheur est bon... mais rien n'est gagné : où iront les sacs qui contiennent le sable une fois l'inondation finie... sinon dans le Golfe de Thailande!


Une drôle d'ambiance Tout le monde est là à attendre! Regarde la télé, suit l'évolution de la montée des eaux... Et il fait si beau!

Bangkok, le 26 octobre 2011













Marché près du Wat Pho Depuis la terrasse de l'Oriental, la jonque del'hôtel


J. est donc partie hier. Ici, les gens se préparent à lutter contre les flots. Donc Thonburi est maintenant inondée. J'ai vu dans le journal ce matin (photo à l'appui) que les chiens errants avaient été évacués dans des barques... Ils avaient l'ai tout surpris ces braves toutous!

J'ai décidé de partir dès demain pour Nong Khai. De toutes façons, je voulais y retourner puisque cela fait maintenant plus de 3 ans que je n'y suis pas allée... et je m'y plais tant. Et puis, l'atmosphère à Bangkok n'est pas vraiment réjouissante! J'ai donc pris le fameux 53 pour aller à la gare me réserver une couchette pour demain soir. Je me suis arrêtée à Wat Pho et le marché en face est maintenant pas mal inondé, mais continue à fonctionner comme si de rien n'était. Il faut dire que cela arrive pratiquement tous les ans à cet endroit-là!

Le roi, dont le palais est juste à côté a dit qu'il ne voulait aucun traitement de faveur et qu'il fallait laisser la Nature suivre son cours. Les militaires ont tout de même empilé des sacs de sable aux environs!

Je suis ensuite allée aux marchés chinois et indien et là, rien à signaler. Tout le monde vaque à ses affaires comme à l'accoutumé! Mais j'ai quand même vu que les bijoutiers chinois avaient pris des précautions!

Au Pont Thaksin, on m'a appris le service des bateaux sur la Chao Phraya a été interrompu. J'ai donc pris la Jonque de l'Oriental et ensuite le bus. La vue est toujours belle de la terrasse de l'Oriental, mais là c'était vraiment exceptionnel : aucuns bateaux si ce n'est les jonques des Grands Hotels toujours autant illuminées, spectacle vraiment rare!

Kanchanaburi - Bangkok, le 24 octobre 2011































Voilà, le dernier jour à Kanchanaburi. Nous devons rentrer ce soir pour que J. prenne son avion pour Sydney demain. Elle avait envie de faire un tour en éléphant, ce qui est bien agréable. J'en ai fait de si magnifiques au Laos, et bien sûr à Surin! Mais renseignement pris... Le lieu où se fait la promenade est à 70 kms de Kanchanaburi, ce qui fait que le tour proposé dure presque 3 heures, pour tout juste 45 minutes sur le dos de l'éléphant. Nous décidons donc de ne pas y aller! A la place, nous louons un bateau à longue queue pour nous promener pendant une heure sur les rivières Kwai Yai et Kwai Noi.




Nous avons décidé de regagner la capitale en train car les paysages sont magnifiques à partir de la voie ferrée, alors que de la route, ils manquent plutôt d'attraits. Et puis, les retours par la route les fins de longs week-ends peuvent être vraiment longs!




Nous partons donc à la gare. Notre train doit partir à 3.00 h. Là, le préposé nous annonce tout de suite que le train a une heure de retard et qu'il ne nous vendra les tickets que 20 minutes avant le départ!!! Nous remarquons que la petite gare est pleine de ... militaires??? Nous attendons donc! Puis, de l'autre côté de la gare, nous voyons arriver des camions militaires remplis de sacs de sable... Puis un train d'une longueur incroyable (250 m dit J.) vient se mettre en place sur la voie juste en face des camions. Les militaires se précipitent vers les camions et le chargement commence.... Dès que le chargement des voitures est terminé, le train avance un peu : d'autres wagons sont chargés, les camions vides partent, de nouveaux pleins arrivent.... En environ une demie-heure, tout est terminé et cet étrange train peut partir pour Bangkok où les sacs de sable seront fort utiles pour protéger les rues de l'inondation.




Et notre train n'arrive toujours pas.... On nous annonce maintenant qu'il aura deux heures de retard! Nous continuons à attendre! Il y a tellement de distractions dans cette si jolie petite gare! Enfin, on nous dit que le train va arriver. On se précipite pour acheter les tickets... On attend encore un peu et on nous annonce que le train est annulé! Bon! Entre-temps, est arrivé dans la gare un tout petit train de deux wagons seulement. Là, le préposé nous rembourse nos billets et nous dit que le petit train va nous emmener à Bangkok, mais que les billets sont plus chers (20 Baths de plus, environ 50 cts) et que nous devons les acheter à bord. Et nous embarquons!
Il est maintenant 5.00 h et il nous reste un peu plus d'une heure de clarté! Le paysage est toujours aussi beau : des rizières, des champs de canne à sucre, des cocotiers, des quantités de cigognes, de hérons, d'aigrettes, sans oublier les mouettes!...
Et nous roulons! Et tout à coup, nous nous rendons compte que nous sommes dans le wagon??? J. va voir dans le deuxième et me dit qu'il y a une demie douzaine de voyageurs tout au plus??? La nuit tombe, nous approchons de Thonburi, et nous serons bientôt à Baan Sabbai et prendrons une bonne douche!


Nous nous arrêtons dans une petite gare plongée dans l'obscurité. Nous attendons une dizaine de minutes et les employés des Chemins de Fer viennent me dire que Thonburi est inondée et que la ligne étant sous l'eau, nous n'irions pas plus loin! Tout le monde débarque : employés et passagers. Où sommes-nous? Thalin Chang. Bon, on n'est pas très loin de Bangkok, mais il faut trouver un moyen de transport pour y arriver.... Et ils n'ont pas l'air d'être bien nombreux ici. Et nous attendons....Les Thais sont très inquiets pour nous et m'assurent qu'ils ne nous laisseront pas ici toutes seules, ce dont je suis bien convaincue et ne m'en fais pas une miette, comme d'habitude! Au bout d'une bonne demie heure, un taxi apparaît, suivi d'un deuxième... Nous nous entassons comme nous le pouvons dans les deux véhicules : je me retrouve sur les genoux du contrôleur, qui m'assure que je ne suis pas lourde du tout! Nous sommes au moins 9 dans chaque voiture.... Nous allons jusqu'à la première station de taxis et là, un nouveau véhicule nous emmène à Baan Sabbai!










Kanchanaburi, le 23 octobre 2011

Takashi Nagase





J. a voulu prendre un tour comme elle a si peu de temps. Les agences locales proposent en une journée : la visite des chutes d'eau d'Erawan, une grotte (il y en a plusieurs dans la région), un petit tour sur le Chemin de Fer de la Mort (bien dommage, car le paysage est magnifique entre Kanchanaburi et Nam Tok - l'actuel terminus de la ligne), une balade à dos d'éléphant, etc, etc... Entre chaque lieu de visite, les touristes remontent dans les minibus et, étant donné les distances importantes, foncent à toute allure.... Ces agences thai n'ont pas fait beaucoup de progrès : beaucoup trop de choses au programme, mais ce ne sont sans doute pas les seuls!!!



J. est donc revenue peu contente de sa journée. En plus, la "guide parlant anglais" ne leur expliquait rien du tout, elle se contentait de leur dire de combien de temps ils disposaient quand ils arrivaient quelque part!!!



Je n'avais aucune envie d'aller m'énerver dans un de ces minibus, j'ai donc J. y aller seule. J'avais pensé aller à Erawan passer la journée, escalader les 7 niveaux de la chute d'eau, faire un peu de trek dans les sentiers balisés du Parc,... avec elle, mais seule cela ne me disait rien. Du coup, je suis restée à Kanchanaburi et en ai profité pour me promener dans des quartiers où je n'étais jamais allée. La ville n'est pas très belle, sinon le long de la Mae Khlong et de la Kwai Noi. Il y a malgré tout, trop de ces maisons flottantes (un peu comme les gondoles à Venise) sur lesquelles, ils promènent les touristes, font des Karakoés, etc...



Je me suis arrêtée au musée JEATH (mot formé par les initiales des pays concernés par la ligne de chemin de fer : Japon, England, America, Australia, Thailand and Holland). Je l'avais bien visité à l'époque, mais je n'avais pas remarqué (ou peut-être n'était-elle pas là à l'époque?) la statue de Monsieur Takashi Nagase.



Ce monsieur était étudiant avant de s'engager dans l'armée japonaise. Il avait appris l'anglais et donc, les autorités l'ont nommé traducteur, bien que son anglais ait été imparfait, et l'ont envoyé sur la ligne maudite. C'est lui qui faisait l'interprète pour les prisonniers interrogés et torturés. Il était jeune et cela était insupportable pour lui... Après la guerre, il a passé des semaines avec les équipes Alliées à récupérer les corps le long de la voie ferrée, puis il s'est fait moine bouddhiste une fois rentré au Japon. Ensuite il s'est occupé de diverses organisations oeuvrant pour la paix.



Un des évènements qui l'a hanté pendant des années et des années, dira-t-il plus tard, c'est l'interrogatoire de Eric Lomax, un jeune prisonnier de guerre écossais qui avait été trouvé en possession d'une radio et d'une carte.... Il a été battu, torturé pendant plusieurs jours... et Takashi Nagase participait à cette torture. Cela était insupportable pour lui. Le jeune écossais pleurait et appelait sa mère.... Takashi a dit qu'il en rêvait encore des décennies plus tard! Et puis... Eric Lomax, qui avait incroyablement survécu à ses blessures, 50 ans après les faits, en 1993, a accepté de revoir Takashi sur le Pont de la Rivière Kwai.

jeudi 27 octobre 2011

Kanchanaburi, le 22 octobre 2011 (2)

Le Cimetière Chung Kai le long de la Mae Kwai Noi





Chaque fois que je viens à Kanchanaburi et que je passe par le Cimetière des Forces Alliées qui se trouve en plein au milieu de la ville ou, en me promenant le long de la Mae Kwai Noi, par le Cimetière Chung Kai et que je vois toutes ces plaques innombrables... à perte de vue, avec sur chacune le nom d'un anglais, d'un australien, d'un américain, d'un hollandais... morts si jeunes (la plupart ont une vingtaine d'années et les plus âgés sont trentenaires), j'éprouve une grande émotion. Je me souviens à quel point j'avais été choquée, lorsque j'étais venue à Kanchanaburi la première fois, il y a maintenant 30 ans. A l'époque, je ne connaissais rien de l'histoire de l'acier et du Pacifique..



Cet épisode de la 2ème guerre mondiale est l'un des plus tristes, à mon avis. En 1941, le Japon a envahi une très bonne partie de l'Asie et de l'Océanie : plusieurs provinces chinoises, l'Indochine Française, la Thailande, la Malaysie, l'Indonésie, les Philippines, la Nouvelle Guinée et les Iles Salomon. En 1942, c'est le tour de Singapour et de la Birmanie...



Le territoire occupé est immense, mais l'impérialisme du Japon ne s'arrête pas là et comme le Haut Commandement doit accepter la supériorité navale des Alliés dans le Pacifique, le ligne de chemin de fer entre la Thailande et la Birmanie devient donc une réalisation impérative. Cette ligne leur permettrait la jonction entre leurs deux armées, en Birmanie et en Thailande et ensuite, cette ligne leur permettrait de relier le Pakistan et l'Inde en la reliant aux très bons réseaux ferrés pakistanais et indien construits pas les anglais..



La construction a donc commencé en septembre 1942 avec deux équipes à chaque extrémité comme pour le Tunnel sous la Manche). Elle aurait dû durer 5 ans, mais les japonais étaient pressés et en employant des méthodes de tortionnaires, les prisonniers et les travailleurs asiatiques ont terminé le travail en 16 mois.



On l'appelle « Le Chemin de Fer de la Mort » et je ne vois pas comment on pourrait l'appeler autrement. 68.000 prisonniers de guerre anglais, australiens, américains et hollandais ont participé à la construction de cette ligne, et 15.000 y ont laissé leur vie. 300.000 « travailleurs asiatiques », chinois, malais, thais, birmans, indiens, ont travaillé comme des esclaves et 100.000 ne sont pas revenus... Non seulement les conditions de travail étaient très dures, mais le climat et toutes les maladies tropicales les ont fait mourir comme des mouches.



Pas de français, car la France avait signé « un accord diplomatique » avec le Japon, donc les prisonniers de guerre français de l'Indochine n'ont pas été « sollicités ».



A la libération, les Alliés ont trouvé des quantités de tombes tout le long des 415 kms de ligne. Ils ont transféré tous les corps ou leurs cendres aux Cimetières dont j'ai parlé ci-dessus. On dit que chaque kilomètre de la Ligne de la Mort a coûté la vie à 37 prisonniers de guerre!

mardi 25 octobre 2011

Kanchanaburi, le 22 octobre 2011
















Le Pont de la Rivière Kwai




Nous voilà donc à Kanchanaburi, au fameux Pont de la Rivière Kwai. Nous sommes venues en bus et malgré les habituels embouteillages jusqu'à Non Thaburi, nous sommes arrivées dans les temps au bout de deux heures et demie de route. Après avoir déposé nos affaires dans une Guest House, pas exactement au bord de la rivière, mais au bord de l'un des canaux et avoir profité de la piscine, car il fait plutôt chaud ici, nous sommes parties voir le fameux Pont.


Il est toujours là, immuable après toutes ces années. Ici, pas d'inondations. Juste le haut niveau de la rivière à la saison des pluies.Ce Pont tellement visité, tellement célèbre dans le monde n'a en soi rien de très extraordinaire, sinon l'histoire qui lui est attachée.


Le film bien connu, dont nous avons chantonné si souvent la musique, « hello, le soleil brille, etc... quand nous étions jeunes n'a en fait pas grand chose à voir avec la réalité de l'histoire.


En 1943, le pont ne s'appelait pas le Pont de la Rivière Kwai... il s'appelait le Pont de Tamarkam et a été rebaptisé en 1960, je n'ai jamais vraiment su pourquoi.. D'autre part, ce n'est pas un pont, mais deux que les japonais ont faits construire pas les prisonniers de guerre et des « esclaves » locaux. L'un était en bambou (il n'en reste rien de nos jours) et l'autre, en acier qui nous est parvenu après plusieurs « rénovations ». Ce fameux pont composé de 11 tronçons d'acier vient en fait de Java : les japonais l'avaient repéré et trouvé tout à fait à leur convenance pour enjamber la rivière Kwai. Ils l'ont donc démantelé et transporté morceau par morceau à Kanchanaburi où ils l'ont remonté (ou plutôt fait remonter par les POWs).


Les deux ponts ont été copieusement bombardés par les Alliés et les japonais massaient les prisonniers de guerre sur lesdits ponts lorsqu'ils voyaient approcher les bombardiers en espérant que cela les empêcherait de larguer leurs bombes... Hélas, cela n'a rien empêché!!!

Bangkok, le 20 octobre 2011

Un passage piéton un peu difficile, Thanon Phra Athit




Personne, autant à Rattanbury qu'à Surin même, ne voulais me laisser partir... disant que j'étais plus en sécurité à Isaan qu'à Bangkok! L'eau n'est tout de même pas encore dans les rues de Bangkok.. Mais J. doit arriver cet après-midi.... donc je dois rentrer.








Pendant une semaine, sinon plus, nous avons communiqué tous les jours même deux fois quant à la situation météo et surtout sur l'état des inondations. C'est vrai que maintenant, il fait à nouveau très beau, mais cela n'empêchera pas les inondations, car des volumes d'eau considérables arrivent du Nord. Enfin, pour le moment, on n'y est pas encore, du moins pour le centre.




Le long de la rue Phra Athit (juste derrière chez moi, l'eau monte de plus en plus et le passage piéton n'est plus utilisable... mais c'est presque toujours le cas pendant la saison des pluies!









jeudi 20 octobre 2011

Rattanabury, le 19 octobre 2011













Les novices en train de rédiger leur test!


Le si beau jardin!!









Je me suis donc réveillée pour la deuxième fois dans ce lieu enchanteur... En fait, j'ai été réveillée pas un oiseau qui avait élu domicile sur le toît juste au-dessus de ma chambre et communiquait de nombreux et messages à ses congénères.


Je me suis promenée dans le jardin, puis à 10 heures, comme hier, C. est arrivé, nous apportant notre petit déjeuner : riz, bien sûr, poisson, poulet, légumes sautés, champignons, etc... Le tout bien assaisonné, comme de coutume à Isaan.


En début d'après-midi, je me suis rendue au Wat pour parler anglais avec les novices. Ici, pas besoin de faire de la discipline! Tout le monde est bien tranquille et respectueux. Pas le même style que chez nous! C'est plutôt moi qui ai parlé... Ils étaient bien trop intimidés! Ensuite, ils avaient un test de programmé et on m'a fait participer à la distribution des sujets. J'ai pas perdu la main!


Le frère de C. m'a ramenée à Surin en fin d'après midi, car il habite Surin même et a sa clinique à Rattanbury. Avec sa femme, ils font donc l'aller-retour tous les jours... Il n'y a pas de bouchons ici et la route est belle, mais il y a tout de même 70 kilomètres.


J'ai pris le train de nuit pour rejoindre Bangkok. Il avait bien entendu une heure de retard, ce qui m'a heureusement surprise. Vues les conditions climatiques, je m'attendais à au moins 3 heures... En fait, nous les avions le lendemain en arrivant à Bangkok.
J'adore ces trains-couchettes... Les voitures datent au moins de 50 ans et les couchettes sont particulièrement confortables. Je prends toujours une 2ème classe sans Air Conditionné, ce qui fait qu'il fait super bon et que l'on ne se gèle pas comme dans les wagons climatisés. Il y a un wagon pour les hommes, et un pour les femmes et les contrôleurs veillent au grain toute la nuit. Moi, je dors super-bien dans ces trains, malgré les arrêts dans les gares et les annonces au haut-parleur, dont il vrai on pourrait se passer....

Rattanabury - le 18 octobre (2)












Petit paysan allant à la pêche


L'après-midi, toutefois, j'ai quitté cet environnement de rêve pour aller décrouvir la campagne environnante. Ici, les rizières ne sont pas inondées comme dans le nord de Bangkok. Heureusement! La récolte doit se faire dans un mois environ.


Tout est paisible. Les paysans vont tranquillement pêcher dans les petits cours d'eau qui longent les chemins, les vaches paissent, comme elles paissent dans tous les pays! Et les buffles d'eau se baignent à qui mieux-mieux... faisant des sous-l'eau prolongés comme à leur habitude.


Après avoir marché les long des rizières et des petits ruisseaux pendant quelques heures, je suis retournée dans le Centre du village.... et après avoir été présentée à tous les oncles, tantes, cousins, petits et grands frères, je suis allée au Wat qui se trouve tout près de la maison. C'est également une école. Il y a une centaine d'élèves (ou plus exactement de novices). Bien sûr, le directeur est venu me parler, ainsi que d'autres moines... Je ne suis partie au bout d'une bonne heure en promettant de revenir le lendemain "parler anglais avec les novices".















Les jeunes novices sont tellemnt gentils.

mardi 18 octobre 2011

Rattanabury; Isan, le 18 octobre 2011

La maison de la famille de C.


















On peut dire que hier au soir, j'ai eu une sacrée surprise! S. m'avait amenée à Rattanabury, car c'est bien le canton de Surin (si l'on peut dire) mais c'est à 70.kms de la ville de Surin. Et il n'y a pas de bus en ce moment. Elle m'a donc amenée au magasin de la famille de C. dans le centre de Rattanabury. Nous avons tous dîné là-bas, dans l'arrière boutique, puis nous sommes partis en voiture pour la maison!!!! On peut dire que la surprise a été de taille.... On nous a arrêtés au portail d'entrée et nous avons remonté l'allée, le long du lac jusqu'à la Maison.... Tout était éclairé et c'était magnifique.









Aujourd'hui un soleil radieux! Et j'ai profité toute la matinée de la maison et du magnifique jardin... Quand je pense que je connais C. depuis tant d'années et que je ne soupçonnais pas le moins du monde qu'il vivait dans un endroit comme ça. Je pensais que c'était un gars de la campagne qui était venu gagner quelques sous à Bangkok!!! Comme quoi, tout est trompeur. C'est avec lui que je vais dans les bouibouis de Bangkok manger les meilleurs soupes de nouilles ou somtam (la salade de papaye très pimentée). C'est lui qui m'aide avec mes valises ou m'accompagne quand je dois aller dans des administrations ou dans des banlieues lointaines!








Evidemment, toute la famille est aux petits soins pour moi. Ils ont beaucoup de travail au magasin en ce moment, mais il y en a toujours un qui est auprès de moi... Un gentil gamin d'une douzaine d'année passe la plupart du temps avec moi. Il est ravi : il regarde des dessins animés à la télé au lieu de travailler à la boutique!




lundi 17 octobre 2011

Rattanabury, Isan - 17 octobre 2011

Surin - Devant la maison dimanche soir

Hier un vrai déluge s'est abattu sur Surin. En fin de soirée, il y avait bien 20 cm d'eau dans la rue devant la maison . Mais cela s'est rapidement évacué. Ce matin, tout avait disparu.... et il n'a pas plu de la journée!


Je suis les évènements des inondations car J. qui doit arriver jeudi prochain, stop-over entre Londres et Sydney, se demande si elle va pouvoir venir... Et moi, je me demande si je vais pouvoir regagner Bangkok.



Ce matin, j'ai donc lu dans le journal que Thaksin disait que maintenant il n'était plus intéressé par le politique.... et que dorénavant sa petite soeur prendrait ses décisions toute seule. Maintenant, qu'elle est dans la panade!!! C'est vraiment une pourriture ce type! Il n'en est pas à son coup d'essai d'ailleurs.


Cet après midi, avec S. et sa dernière fille, nous sommes parties pour Rattanabury puisque C. qui a maintenant quitté Bangkok est retourné dans sa province et m'a invitée à venir lui rendre visite.


Tout le long de la route (70 kilomètres), les rizières étaient en bon état, pas comme vers Ayyuthaya. La récolte a lieu dans un mois environ et dans cette région au moins, ils auront leur riz. Il n'en pas de même dans le Centre, où ils ont en principe 2 récoltes par an mais où tous les champs sont inondés et où toute la récolte est perdue. D'ailleurs, le prix du riz a déjà augmenté!

samedi 15 octobre 2011

SURIN, ISAAN - 16 Octobre 2011

Surin - Les orchidées du jardin entre deux averses


Bon, il nepleut pas ce matin... mais il a plu toute la nuit! Nakhon Sawan est complétement inondée. L'eau continue de monter et nous continuons de recevoir les surplus de la Chine et du Viet Nam.




Apparemment Bangkok ne sera pas inondée... Ainsi en a décidé Ms Yingluck Shinawatra, la nouvelle Premier Ministre (et bien sûr son gouvernement) car elle pense qu'il faut protéger la capitale, capitale économique, enfin du moins son coeur, au détriment des campagnes environnantes.... L'eau est donc envoyée vers les champs de riz! Evidemment les fermiers sont furieux! Quand on pense qu' elle a été élue par eux!




Ce qui est le plus drôle dans l'affaire, c'est qu'en avril 2010, lorsque ses troupes de "Rouges" occupaient Bangkok, bloquaient toutes activités économiques et mettaient le centre à feu et sang!!! Ms Shinawatra ne parlait pas à ce moment-là de protéger "le coeur économique". Bouddah sait pourtant combien de millions de Bath ont été perdus à ce moment-là! Allons, à sa décharge, elle est seulement la marionette de son grand frère Thaksin Shinawatra.




En tout cas, ce qui est sûr, c'est que la tension politique est en train de monter et il y aura sûrement quelques règlements de compte lorsque l'eau s'évacuera. Déjà l'affaire de Plodprasob a, en plus d'affoler les populations, fait monter la tension. Il y a trois jour, ledit Plodprasob, ministre des Sciences, qui est responsable de opérations de secours aux victimes des inondations est allé déclarer à la télé qu'une masse d'eau d'un mètre de hauteur allait arriver à Bangkok et que les populations devaient être évacuées... Pourquoi est-il allé dire ça? Personne ne le sait. C'était tout à fait inexact et cela a affolé tout le monde! Cela a entraîné un sacré branle-bas de combat dans le milieu ministériel. Enfin, le gouverneur de Bangkok, qui n'est pas du parti de Ms. Shinawatra a dit qu'il était le seul responsable pour l'évacuation de la ville et que les Bangkokiens ne devaient écouter que lui!!!







A part ça, j'ai pu voir que les orchidées n'avaient pas l'air de souffrir de ce trop-plein d'eau!

vendredi 14 octobre 2011

Surin, Isaan - 15 octobre 2011

J'ai quitté Bangkok avant-hier.... Sous la pluie. Mais il pleut ici autant, mais heureusement on est en hauteur et pas d'inondations en vue. A Bangkok, c'est un peu différent! Au bord de la Chao Phraya, l'eau est montée sur les quais. Lorsque je me baladais vers Wat Pho, j'avais de l'eau aux chevilles. Mais le centre est OK.


En revanche, il n'en est pas de même pour Ayuttayah et Lopburi, plus tous les muangs du coin... Il faut dire qu'il y a trois rivières... La Chao Phraya, la Lopburi et la Phasak... Et qu'elles sont plus que saturées. En fait la ville est une sorte d'île au milieu de tous ces cours d'eau! On prend de petits ferries pour les traverser.


Actuellement, toute la ville historique est sous 2 mètres d'eau... mais encore pire pour les habitants, c'est la ville industrielle qui a due être évacuée. Car Ayuttayah a énormément de petites usines... Et bien sûr, la situation est dramatique pour les employés. Même le ministre du travail a fondu en larmes en voyant la situation. Il y avait sa photo dans le Bangkok Post.


La photo que j'avais posté en juillet (mais j'étais à Ayuttayah en avril) représente une image du bouddah prise dans les racines des arbres du Wat Mahathat. C' est une des plus appréciée du village historique... Bien sûr elle est sous l'eau en ce moment!